Un nouveau roman d'Alexandre Dumas ! Enfin, plutôt un roman que je ne connaissais pas.
Avant tout, il me semble important de replacer ce roman dans la biblio d'Alexandre Dumas.
Les grands romans ("Les trois mousquetaires", "le comte de Monte-Cristo", "les guerres de religion", "Le Chevalier de Maison Rouge") ont tous été écrits à partir de 1844. "Aventures de John Davys", qui date de 1840, n'est donc pas vraiment un roman qu'on pourrait qualifier de jeunesse. Par contre, il fait partie d'une quantité innombrable de romans écrits entre 1830 et, disons, 1844. Je ne connais pratiquement aucun de ces romans mais si j'en juge par rapport à celui-ci, à voir la fin "ouverte", je dirais bien que ces romans présentent une part d'essai à poursuivre dépendant du succès rencontré ou de l'inspiration tout simplement.
Plusieurs choses sont remarquables dans ce roman.
Il est écrit à la première personne et le lecteur s'intéresse à cette "confession" racontée par ce John Davys qui l'a vraiment vécue, donnant un indéniable cachet d'authenticité.
On reconnait le héros typique de Dumas : jeune, beau, intrépide, chevaleresque, désintéressé, romanesque, … Tout le roman est un chemin initiatique qui commence dès l'enfance auprès d'un père, capitaine de frégate anglais, mis à la retraite et d'une mère aimante et naturellement bienveillante, "la Providence descendue sur terre", dans une belle campagne anglaise.
Le chemin initiatique passera par l'enrôlement comme midshipman à 16 ans, sur une frégate où il aura maille à partir avec l'exécrable second du navire qu'il devra provoquer en duel …
Enfin, le chemin initiatique nous fera rencontrer divers personnages historiques comme l'aventurier-poète Lord Byron, des pirates grecs qui ne sont pirates que parce qu'ils luttent contre le joug turc, le sinistre Ali-Pacha de Janina (qu'on retrouvera dans "le Comte de Monte-Cristo" !) qui fait massacrer des populations entières …
Dès lors qu'il est enrôlé sur cette frégate qui partira pour la région autour du Bosphore, les aventures "maritimes" et "amoureuses" du jeune John Davys subissent une étourdissante accélération tout au long du roman pour se terminer brutalement très mal …
Spoiler : et de façon horrible.
C'est d'ailleurs ce qui me fait dire, au début de ma chronique, que ce roman appelait certainement une suite que Dumas n'a pas eu l'occasion ou n'a pas eu envie de poursuivre.
Il n'y a pas de doute, on est bien chez Dumas, avec une histoire qui nous happe et qui nous intrigue, avec des personnages bons qui n'existent que parce qu'ils font face à des personnages méchants …
C'est un roman que j'aurais adoré lire à l'adolescence même si la conclusion abrupte m'aurait laissé tout chose … Mais je n'ai finalement pas dû tellement évoluer puisque j'ai dévoré le livre en quelques jours …