Voici un roman, certes bien dans l’air du temps, mais passionnant. Un roman post #MeToo dans lequel l’auteure Karine Tuil évoque une affaire de viol dans laquelle est empêtré Alexandre, le fils de deux personnalités stars des médias : Claire, une brillante essayiste et Jean, son ex-compagnon, journaliste vedette de la télévision quelque peu poussé vers la sortie.
Au cœur de cette histoire : Alexandre, brillant étudiant à Stanford, et Mila, la fille d’Adam Wisman, le nouveau compagnon de Claire. Deux jeunes adultes à la personnalité et au parcours bien différents.


La grande force de ce roman est de poser un regard clair et sans jugement sur ses personnages et sur le drame qu’ils vivent, qu’ils soient coupable ou victime, ou même parents, en essayant toujours de prendre de la hauteur, et d’examiner l’affaire du point de vue de chacun mais aussi de la société, avec beaucoup de finesse dans la description psychologique de chacun. Le moment le plus fort du récit se situe dans la seconde partie du livre, quand il est question du procès d’Alexandre, durant lequel est examiné de manière très détaillée sa personnalité, son passé et son milieu social mais aussi celui de Mila.


Derrière cette histoire, ce fait divers, le roman évoque plus généralement le rapport homme / femme aujourd’hui, et surtout la question, plus que jamais ambiguë et complexe, du consentement dans une relation sexuelle, avec, dans le cas présenté, des positions et des points de vue diamétralement opposés sur la question.
Les Choses humaines interroge le lecteur sur des rapports sociaux et de sa violence, sur la domination masculine, le tout parasité par les réseaux sociaux et l’influence des médias.


Un regard lucide et passionnant sur la justice et les mythes de nos sociétés pour un livre qui suscite le débat et la réflexion, qui secoue. Un roman justement récompensé au moment des prix littéraire 2019 avec l’Interallié et le prix Goncourt des Lycéens.


https://www.benzinemag.net/2019/12/23/les-choses-humaines-karine-tuil-pour-une-reflexion-autour-de-la-culture-du-viol/

BenoitRichard
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le 23 déc. 2019

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Ben Ric

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