Après avoir lu et adoré Aurélien, je me suis dit que le cycle Le Monde Réel méritait qu'on lui accorde le temps de le lire. Au vu des pavés qui le composent, c'est dire à quel point Aurélien m'aura touché ; l'écriture d'Aragon m'avait impressionné par sa faculté de dire si joliment beaucoup de choses en peu de mots, avec beaucoup de finesse mais aussi d'humour.
Quelle mauvaise idée de recommencer le cycle après avoir lû ce qui est propablement le fruit de l'écriture des premiers romans. Si l'on retrouve les traits d'esprits lumineux, des personnages attachants bien qu'ici encore plus clichés, on ne peut que constater le vide qui sépare le premier roman de ce cycle de son chef-d'oeuvre.
La première partie, la plus mondaine, est plutôt réussie, bien qu'un peu confuse et courte. Mais une fois que l'on abandonne le personnage de Diane, on rentre dans un roman qui n'en est plus un. La faute à de longues descriptions, une histoire lourde sur un rythme mal calibré. On s'ennuie, tout simplement. Les traits d'esprits, les phrases vives, se font nettement plus rare, et on en vient à souhaiter que le roman se finisse une bonne fois pour toute tant le fil narratif est mince, les personnages sans consistance.
On voit sur ce site, dans le groupe "Le monde réel", que les notes globales des ouvrages ne font qu'augmenter jusqu'à culminer avec Aurélien. Je ne pensais pas cependant que celui-ci serait une telle tannée. Non, vraiment, je comprends pourquoi Aurélien est le roman le plus connu d'Aragon. Seule la présence dans le deuxième opus du cycle d'Edmond Barbentane, personnage charismatique d'Aurélien, me donne la motivation de continuer le cycle après la lecture de ce livre que je ne conseillerais à personne.