Il paraît évident, mais nécessaire de préciser qu'une oeuvre telle que celle de Marx ne saurait être notée selon l'échelle de senscritique. Elle est, tout simplement, fondamentale et nécessaire.


Cet ouvrage est constitué de plusieurs textes :
- une longue préface de Bensaïd, qui donne quelques explications sur le texte de Marx avant de l'utilier pour penser la crise de 2008
- les notes de Marx sur les crises de surproduction, qu'il a écrites en même temps que Le Capital
- un lexique de concept marxiens
- un point historique sur les crises, de 1857, essentielle dans la pensée de Marx, à 2008.


Tout cela est fort intéressant, et, pour une fois, je ne compte pas m'étendre : le texte, par sa pertinence, se suffit à lui-même et ne nécessite pas forcément de critique, mais plutôt des discussions et adaptations aux conditions matérielles actuelles.


Marx explique ici le fonctionnement le plus simple des crises de surproduction, qui surviennent par cycle dans le capitalisme. Elle sont dues à une chose très simple : les capitalistes (c'est-à-dire ceux qui possèdent les capitaux, qui peuvent donc investir dans la production) recherchent la plus-value : en gros, l'argent qu'ils ont investi dans leur usine doit forcément rapporter quelque chose à la fin du cycle de production (qui va de l'investissement dans le capital fixe [machines et marchandises] et le capital variable [travailleurs] à la vente du produit fini). Cependant, ce cycle ne saurait être d'une fixité immuable : le prix des matières premières peut changer à cause d'une pénurie, par exemple. Alors, la plus-value est en danger : il faut donc réduire les coûts, et pour cela, on passera par la compression de l'investissement dans le capital variable, donc, les travailleurs. Problème : un travailleur est bien celui qui achète les produits qu'il fabrique. Donc, s'il n'a plus les moyens d'acheter.... La marchandise n'est pas achetée, elle doit ensuite subir la concurrence de la prochaine vague de marchandises qui arrivera sur le marché, et devra être vendue à perte pour essayer de régler les traites survenues dans le premier processus de production. Alors, il y a crise, car de nombreux acteurs de la chaîne de production ne sont plus payés, le marché est bloqué par un trop-plein de marchandises, et la boucle infernale peut continuer.


Toute ressemblance avec des événements actuels n'est évidemment pas fortuite.


Ce résumé est bien évidemment simple et abrégé. Je ne peux que recommander de se frotter soi-même à cette oeuvre, en commençant, si vous n'êtes pas familier des concepts employés par Marx, par le lexique en fin d'ouvrage.

Leenne
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le 2 janv. 2020

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