Un excellent titre ne fait pas tout

Je termine à l'instant ce bouquin et Pendant toute la lecture de ce livre je me suis bien gardé de venir lire ici les avis ou la moyenne attribuée par les contributeurs. La chute n'en aurait été que plus brutale.
Rassuré par le nom connu de l'écrivain et par les prix qu'à obtenu l'ouvrage je m'étais lancé avec enthousiasme. Le pitch était intrigant il faut dire avec cette dimension paralléle et le risque de destruction de notre univers. En plus, je l'avais oublié mais comme il le rappelle dans sa préface, c'est Asimov qui a rédigé le livre Le voyage fantastique à partir du scénario du film du même nom. Un livre que j'avais trouvé passionnant.
Les Dieux eux-même se compose de trois parties. La première qui est aussi la plus courte nous conte l'imposture d'un physicien qui s'attribue le mérite de l'invention d'une source d'énergie inépuisable mais d'origine douteuse. Le scientifique brisant la carrière de ses quelques contradicteurs. Très bon départ. La seconde partie, plus longue, est la plus complexe à appréhender puisque décrivant des entités fluides vivant en triades et dont la seule finalité semble être de se perpétuer sous le patronnage d'être solides qui nous sont comparables. Le lien avec la première partie ne se fait que TRES progressivement. L'exercice littéraire est néanmoins remarquable car le lecteur clairement égaré ne peut se raccrocher à rien (contexte social, physique des protagonistes, lien avec la trame initiale du roman...). Asimov parvient néanmoins à nous emmener vers certaines révélations. La troisiéme partie nous catapulte sur la lune où nous suivons la relation entre un scientifique (discrédité par le perfide protagoniste de la première partie) et une humaine native du satellite. Cette partie, qui est la plus longue, se lit sans déplaisir mais les révélations tant attendues sont diablement décevantes par leur inconsistance. J'ose même penser que l'auteur ne savait pas quelle conclusion satisfaisante apporter à son livre. Ce qui sauve cette troisième partie c'est pour moi le rapprochement que j'en ai fait avec Révolte sur la lune de Robert Heinlein que j'avais trouvé bien plus abouti.
En 1972 c'est un prix pour l'ensemble de sa carrière qui lui a été décerné ? Je ne peux croire que c'est pour cette intrigue alambiquée. Par contre je salue la qualité d'écriture qui reste évidente sans quoi j'aurai abandonné dans la seconde partie.