J'ai passé de superbes moments de lecture, à suivre le parcours de Jérôme et des monstres. Comme une petite souris, à m'infiltrer, par élan de curiosité, à travers ces murs souvent trop blancs, de ces prisons en bord de fleuve.
Dans chaque petite ville, il y a au-dessus d'un chemin sinueux un hôpital qui abrite des enfants que le monde rejette.
Les dragons, c'est l'histoire d'un gamin perdu, fâché contre le monde et ses parents. Il déteste tout et rien ne peut lui enlever son dégout du monde et de ces gens qui font semblant et suivent le berger. Alors, il est interné, comme les autres enfants qu'on ne comprend pas, dans un hôpital, un centre, une bâtisse, proche du centre-ville aux allures élégantes mais aux grillages béton.
Et puis, il rencontre Colette, qui présente un tableau bien plus sombre. Elle veut mourir, il veut l'aimer. Colette, elle, n'a pas vécu de "choses horribles" comme certains des autres dragons. Comme le petit furieux, qui lui, toujours énervé, car ses parents l'ont mis à la porte quand ils ont découvert qu'il ne présenterait jamais une fille. Colette, est en dépression et ça va la tuer. J'ai apprécié cette justesse, auquel le livre pointe le fait qu'il n'y a pas besoin d'avoir un parcours dramatique au possible comme "j'ai été abusé par 300 hommes en 24h" (réf à legend, émission de guillaume pley qui instrumentalise les faits les plus effroyables sous couvert de faire passer un message, merci guillaume mdr) pour entendre les monstres.
L'amour se déploie, l'espoir attend son tour car il n'est jamais loin derrière. Colette devient alors son combat, sans le savoir, elle lui sauve la vie et il lui sauve sa mort. (failli chialer).
Dans la forme, le livre se découpe en trois parties. Trois parties inspirées d'une phrase au pouvoir miraculeux de Philip Roth "Penche toi sur ton passé. Répare ce que tu peux réparer. Et tâche de profiter de ce qui te reste". Je crois que je vais faire pareil mais pas aujourd'hui j'ai pas le temps (mec t au chômage t'as que ça a foutre????).
Le livre est assez court, se lit rapidement et présente deux ou trois répétitions sur le malheur de Jérôme et son projet de vie douce à la campagne. J'aurais préféré voir une suite sur le parcours aves la psychologue- qui à l'air d'avoir un impact plus important sur Jérôme que les autres adultes et sa relation avec Smensk, si bien appréciable à la fin. C'est un message rapide mais efficace avec quelques scènes poignantes, tissées d'amour noir. Les allégories, les images, les paradoxes liées aux animaux, au livre "des souris et des hommes" sont pertinentes.
Mots, images, expressions que je retiens :
Une boule noire dessinée dans le creux de ses mains
La force d'aimer le plus faible
sors de chez toi, frotte-toi aux autres.
Elle veut mourir. Il veut l'embrasser loin d'ici.
Ne crains pas la dose de souffrance qu'apporterons tes joies
adèle.
bon maintenant je vais rendre le livre à la bibliothèque sinon la secrétaire va encore m'appeler fin c trop j'ai déjà reçu trois mails. PAS CHOUETTE POUR LES AUTRES LECTEURS.
tiToUan