Voici un livre lu sans apriori par rapport au passé de comique « estampillé Canal » de son auteur. Mais malheureusement, tout dans sa démarche rappelle la culture de « l’humour télé ». Plus qu’un récit, le texte qui nous est proposé relève du stand-up (On imagine bien un spectacle d’une heure quinze à partir de la matière en question). On voudrait pourtant adhérer à cette écriture « en direct live », mais c’est compliqué…
Un type achète un poisson de combat et s’aperçoit que ce dernier est sensible à la lecture des grands auteurs. Pourquoi pas. Romain Gary nous familiarisait il n’y a pas si longtemps (non ?) avec la présence d’un python de quelques mètres dans l’appartement de son personnage principal. Mais ici l’exercice est bien plus laborieux. Lourd parfois. Et les extraits de lecture dispensés au poisson (Baudelaire, Balzac, Tolstoï et j’en passe) nous sont également soumis et deviennent, bien évidemment, le meilleur du roman, ce qui n’était peut-être pas un effet recherché par Eric Metzger.
C’est d’autant plus dommage que son personnage est plutôt sympathique, amusant (La description d’une tournée des vétérinaires de Paris est plutôt réussie) mais le virage dramaturgique de ce récit écrit à la première personne vise un peu trop haut et envoie tout le monde dans les graviers. Y compris le lecteur, perdu dans l’approche philosophique du sens de la vie. Metgzer tente le grand écart entre burlesque et réflexion sur le deuil. Tout en revendiquant son roman, en même temps, comme une anthologie des grands textes.
Au final, on se retrouve embarqué dans une littérature « pochette surprise » avec laquelle on passe de la langue de belle-mère au pensum. C’est tout le problème d’une époque où tout le monde écrit un livre, tout le monde fait un film. Un peu comme sur les réseaux sociaux où tout le monde prend la parole, se pense intéressant. Mais nous, lecteurs, sommes nous toujours obligés de « liker » ?

SIMMARANO_JF
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le 25 avr. 2022

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