Meurtres artistiques
Dans le summum de l'horreur, Lucia, une lieutenante intelligente et elle même écorchée, enquête pour trouver le/les coupables.B. Minier ne déçoit pas avec ce thriller à l'excellent suspense qui nous...
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le 7 août 2025
Je peux dire d'emblée que je suis assez déçue en comparaison des premiers romans de l'auteur. Ce roman est assez faible au niveau de l'intrigue : quand on a lu de nombreux romans policiers, on comprend assez vite qui se cache derrière les meurtres des riches. Quant à l'intrigue secondaire qui se déroule en Galice, malheureusement, on connaît très vite la personne qui enlève les jeunes femmes, ce qui retire tout mystère à ce pan de l'histoire.
Beaucoup l'ont relevé : cette double intrigue est inutile... et je suis plutôt d'accord. Je trouve même que c'est sacrément audacieux de nommer le livre Les Effacées, alors qu'il n'en est question que 10 % du roman. Ces femmes qui disparaissent sont donc doublement effacées : un véritable affront fait par l'auteur à ces personnages séquestrées puis tuées.
https://telmalitteratures.blogspot.com/2025/08/les-effacees-bernard-minier.html
L'histoire commence en Galice, où des jeunes femmes sont retrouvées mortes. Lucia Guerrero et son collègue Arias sont en charge de l'enquête. Mais après seulement quelques jours, Lucia est appelée à Madrid par les autorités pour enquêter sur le meurtre de Marta Millàn, une femme d'affaires richissime, qui doit sa fortune à son père. Un peu agacée par le peu d'intérêt qu'on réserve aux jeunes disparues de Galice, Lucia se rend à Madrid et va assister au meurtre d'un autre homme riche, en léger différé, sur le darknet. Elle comprend que ces personnes, dont le seul trait dépeint par l'auteur est d'être riche, se connaissaient. Et que cette affaire au slogan "Tuons les riches" n'est peut-être pas qu'une opposition entre des anti-capitalistes et ceux qui détiennent à la fois le pouvoir et les richesses. Lucia va devoir chercher plus loin, en oubliant un peu les femmes disparues de Galice.
Si les deux affaires ne finissent pas par s'entremêler, il aurait mieux valu que l'auteur écrive deux romans distincts, afin de creuser davantage chaque sujet. Comme je le disais plus haut, l'intrigue de la disparition des femmes ne laisse aucun mystère au lecteur sur l'identité du type qui les enlève. Il ne reste donc que le suspense du décompte des jours avant que la prochaine femme enlevée soit tuée. De plus, la raison de ces enlèvements et meurtres est franchement faiblarde... Si encore l'auteur avait dépeint une Galice encore profondément attachée à ses traditions, à son folklore, à ses rituels, on aurait mieux accepté ou compris cette histoire d'"aire". Mais là, l'atmosphère, le folklore, les légendes n'y étaient pas dépeintes ! La Septième Lune de Piergiorgio Pulixi racontait bien mieux cet attachement à un folklore et les folies qui peuvent être commises en son nom.
Il y a également un troisième noeud dans cette histoire : le cyberharcèlement que subit Lucia. On comprend très vite qui en est l'auteur (encore une insulte à notre intelligence...) et on découvre également la raison qui le pousse à envoyer de tels messages à sa supérieure. L'auteur surfe sur le phénomène des Incels, ce qui sera probablement plus développé dans un prochain tome. Ça aurait pu être intéressant de l'exploiter ici pour complexifier l'intrigue principale.
Finalement, c'est ce qui manque dans ce roman : une intrigue complexe, car tout est simplifié, prévisible... Il aurait fallu quelque chose pour lier sérieusement les deux intrigues.
C'est bien beau d'opposer en scène d'ouverture des victimes de deux mondes différents. C'est bien beau de dénoncer les inégalités sociales à demi-mot, avec des personnages qui manifestent ici et là, qui taguent des murs avec un "Tuons les riches", mais au final rien n'avance et ce sont encore les personnages précaires qui ont à peine la chance d'exister dans ce roman...
En plus de la déception, j'ai eu l'impression, en tant que lectrice, d'être prise pour une idiote qui ne comprendrait pas une intrigue plus étoffée, plus complexe et profonde.
Ah et les passages avec Geraldo, pour donner un petit côté philosophique, du style : "ne pense pas comme les moutons qui gobent ce qu'on leur dit", c'était vraiment pas subtil, une insulte de plus à notre sens critique...
Créée
le 12 août 2025
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