J’ai souvent eu l’occasion dans ce blog de parler des adaptations cinématographiques de romans que j’ai lu. La plupart du temps, mais pas toujours, j’ai d’abord lu le livre avant de voir le film. Mais pour « The Shawshank Redemption » (« Les Evadés »), j’ai d’abord vu ce film de 1994 avec Tim Robbins et Morgan Freeman qui fut un flop commercial à sa sortie, mais est depuis devenu, au moins aux Etats-Unis, un film culte.
Je me souvenais qu’il était adapté d’un roman court de Stephen King. Il y a quelques semaines, j’ai repéré qu’une adaptation pour le théâtre était jouée au NextStop Theater, près de chez nous en Virginie. J’y ai emmené ma femme et deux de mes enfants. Nous avons passé une excellente soirée, pris par la tension dramatique du récit et amusés par la complicité qui se crée entre Andy Dufresne et Red, les personnages principaux, deux détenus dans le pénitencier de Shawshank dans le Maine.
Pour compléter le passage entre le cinéma, le théâtre et enfin le livre, je viens de terminer la lecture de cette longue nouvelle qui a pour titre complet « Rita Hayworth et la Rédemption de Shawshank », inclus dans le recueil « Différentes Saisons ». Comme toujours avec Stephen King, l’histoire est très bien ficelée. L’intrigue tient en haleine, mais on découvre aussi avec intérêt le monde assez effrayant d’un pénitencier américain dans les années 50 et 60.
Andy Dufresne, un jeune banquier brillant, y atterri en 1949 après avoir été condamné à vie pour avoir tué sa femme et l’amant de celle-ci. Les preuves semblent accablantes, mais lors du procès, il a, sans succès, maintenu son innocence. Andy semble une proie facile pour les caïds qui font la loi et sèment la terreur en prison. Il ne peut échapper à la violence, au viol même. Il se lie peu à peu d’amitié avec Red, un autre détenu, qui est celui par qui tout le monde passe pour obtenir quelque chose de l’extérieur : des cigarettes, de l’alcool, etc. Par exemple, Andy obtient de Red une affiche de Rita Hayworth en pin-up.
Peu à peu, grâce à son intelligence et sa ténacité, il fait son chemin dans la prison. Il passe d’un travail près des lessiveuses au poste de bibliothécaire. Il gagne le respect et ensuite la confiance des gardiens et même du directeur, dont, fort de son passé de banquier, il remplit les déclarations fiscales. Il découvre ainsi la corruption qui gangrène l’administration pénitentiaire. Cependant, tout au long de cette lente sortie des enfers, Andy garde le cap : il veut prouver son innocence et rêve de retrouver la liberté.
Ce récit, raconté par Red, l’ami de Dufresne avec humour et dans le jargon à la fois cru et gouleyant des prisons, est aussi une histoire dans laquelle le bien et l’intelligence triomphent du mal et de la stupidité. C’est sans doute ce qui a fait et maintient sa popularité, au cinéma, comme roman, et maintenant au théâtre.
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