Ce matin aux Flamboyants, il y a une agitation inhabituelle. Il faut dire que David, l’éducateur de nuit, a été retrouvé mort sur la terrasse de l’établissement. Le Capitaine Delaunay est là pour enquêter et comprendre ce qui a pu se passer la nuit dernière. Et pour se faire, il doit interroger les cinq garçons du dortoir dont David avait la charge, une responsabilité d’autant plus délicate que l’histoire prend place dans un Institut pour enfants déficients intellectuels.
Samuel déploie sa verve pour nous raconter l’institut, les pensionnaires, le personnel avec une perspicacité et un humour qui démontrent que les adultes ont bien tôt fait de les prendre pour des « attardés ». Lui et ses quatre camarades, Claudius, Kenny, Martial et César, nous offrent une belle leçon d’humilité en livrant le récit de la soirée, ponctué d’éléments de leurs histoires familiales au travers de savoureux dialogues.
Hubert Ben Kemoun, que je découvre avec ce titre, réussit un véritable tour de force en nous faisant sourire dans un récit qui aborde la maltraitance infantile. Car si au premier abord le récit prend la forme d’une enquête, on comprend rapidement que l’intérêt de l’interrogatoire a pour but réel de faire parler les enfants, de lever le voile sur les secrets qu’ils gardent au fond d’eux et qui révèlent du manque affectif, de la maltraitance, et même de défaillances dans l’aide sociale et judiciaire.
Les Flamboyants est un roman à l’écriture légère et infantile qui se lit d’une traite. On ne peut que s’attacher à ces enfants cabossés par la vie qui posent sur le monde en regard lumineux, se révélant à nos yeux êtres réellement flamboyants.
Sur le blog.