Ombres fuyantes entre Histoire et magie...

Au cours de mes déambulations dans une librairie bien fournie que je fréquente assidument, je suis tombé par hasard, au milieu d'un parterre de tentations, sur cet ouvrage d'un auteur, Pïerre Pevel, que je connaissais pas. Ce livre, ainsi que sa quatrième de couverture, ont attiré parmi tant d'autres mon attention. Il a donc rejoint la pile d'achats littéraires de cette semaine là. Bien m'en a pris.

Si l'on se réfère à mes goûts littéraires, deux points prêchent en faveur de ce titre. L'intrigue se passe en 1620, période historique que j'apprécie particulièrement et il intègre des éléments de fantastique, genre qui a mes faveurs.
J'ai donc entamé, confiant, une lecture qui augurait du meilleur. Je crois pouvoir affirmer sans l'ombre d'un doute que je n'ai pas été déçu.

Un cadre historique qui, une fois n'est pas coutume, se déroule dans une cité allemande fictive, Wielstadt, au cœur de la réforme protestante. Le tout est solidement documenté de faits et de structures sociales ayant réellement existé. On y trouve des templiers sur le retour, des érudits en Kabbale et même un tribunal ô combien secret qui se réclame de traquer le mal. Ajoutez au milieu de tout cela un chevalier, exorciste à ses heures qui mène une enquête tambour battant. Insérez un soupçon de fée, de faunes et autres centaures (ha oui, et accessoirement un dragon !) et vous avez tous les ingrédients d'une histoire réussie. La traque de l'Ombre est lancée et le lecteur, haletant, ne pourra reprendre sa respiration qu'une fois l'enquête aboutie (mais l'est-elle vraiment ?).

C'est bien écrit, riche en éléments historiques, mâtiné de fantastique, un pur ravissement pour qui goûte l'histoire, la grande, ainsi que ses anecdotes plus confidentielles. Les nombreux personnages qui apparaissent sont solidement campés et chacun est, selon les vœux de l'auteur, plaisant à suivre ou rapidement honni.
Rien à jeter dans ce titre qui appelle immédiatement à dévorer la suite, les Masques de Wielstadt.

Il n'y a bien que la rédaction de cette critique qui a pu différer la découverte d'une si exaltante trilogie.