Fiche technique

Auteur :

Robert Michels
Genres : Essai, Politique & économieDate de publication (pays d'origine) : 1911Langue d'origine : FrançaisParution France : 4 juin 2009

Éditeur :

Éditions de l'Université libre de Bruxelles
ISBN : 9782800414430, 9782800414430

Résumé : Membre du Parti social-démocrate allemand, le SPD, Robert Michels put observer de l'intérieur les limites de sa nature démocratique. Au terme de son enquête, il établit ce qu'il appelle la loi d'airain des formations démocratiques : leur tendance irrésistible à l'oligarchie. Toutes ne peuvent exister que par une organisation qui, en se renforçant et s'élargissant, développe une bureaucratie. Le principe d'efficacité entre en conflit avec la démocratie interne du parti. La soumission de la majorité au groupe des chefs qui se perpétuent à la tête du parti devient la règle. Cette tendance est observable dans n'importe quel parti prétendument démocratique, qu'il soit réformiste ou révolutionnaire, voire anarchiste. L'atteste la notion marxiste de dictature du prolétariat, la « dictature des chefs qui auront eu l'astuce et la force d'arracher aux mains de la société bourgeoise mourante, au nom du socialisme, le sceptre de la domination ». L'étude de Robert Michels est riche d'analyses psychologiques et sociologiques sur la personnalité et les comportements des dirigeants, qui deviennent des professionnels grâce à un certain nombre d'atouts : supériorité intellectuelle, éloquence, pouvoir de conviction, ascendant moral, demande d'autorité des masses... Mais l'évolution est sensible. En vieillissant, les chefs perdent leur idéal, deviennent sceptiques, opportunistes. Robert Michels y voit l'une des causes du révisionnisme, succédant à l'esprit révolutionnaire. L'auteur élargit sa réflexion au-delà des partis socialistes. Toute forme de vie sociale implique nécessairement un élément dirigeant. Professionnalisé, celui-ci devient « stable et inamovible ». De l'organisation indispensable naît « la domination des élus sur les électeurs, des mandataires sur les mandants, des délégués sur ceux qui les délèguent. Qui dit organisation, dit oligarchie ». Pour atténuer, sinon faire disparaître - ce qui est impossible - la tendance à l'oligarchie, la parade est dans le contrôle des dirigeants, mais celui-ci exige l'élévation de l'instruction. Le régime démocratique reste un moindre mal, mais la démocratie est une illusion.