Chef d'oeuvre ? me demandais-je, en ouvrant la première page. Chef d'oeuvre, m'assurais-je en refermant définitivement ce pavé. C'est mon premier roman historique, et sûrement pas mon dernier, vu ce que Ken Follett vient d'écrire sur ces trépidantes 1050 pages.
On suit une foule de personnages différents, du maléfique William au bienveillant Philip, et on s'y attache très facilement (les méchants aussi, je vous assure). Tous ne nous donnent aucun répit : ils s'entre-tuent, ils construisent (et détruisent aussi), ils s'embrassent, ils prient, ils voyagent, mais surtout ils complotent pour le pouvoir. Toutes ces péripéties s'étalent sur 35 ans, de 1135 à 1170, au fond du moyen age, et, même si la ville et les personnages sont fictifs, les informations sur les rois et les territoires sont vraies (après vérifications).
Bref, un roman à lire sans tarder ! Ne pas hésiter sur son épaisseur : j'aurais adoré, comme beaucoup, le voir plus long !
"Jusqu'à maintenant, il avait cru que lui et les gens comme lui étaient les vainqueurs. Ils avaient obtenu, au cors du dernier demi-siècle, quelques victoires notables. Mais aujourd'hui, à la fin de sa vie, ses ennemis lui prouvaient que rien n'avait changé. Ses triomphes n'avaient été que temporaires, ses progrès illusoires. Il avait remporté quelques batailles, mais la cause était définitivement perdue. Des hommes comme ceux qui avaient massacré sa mère et son père venaient d'assassiner un archevêque dans une cathédrale, comme pour prouver, au-delà de tout possible, qu'il n'existait aucune autorité plus forte que la tyrannie d'un homme armé d'une épée."