Après un premier tome aussi exceptionnel que la stratégie Ender (presque disons), et un triptyque sous forme de partie géante de Risk atteignant son climax dans l'affrontement final face à Achille à la fin du tome 3, la saga de ombres revient pour un cinquième tour, sous la forme d'un huit-clos spatial.
Le géant est parti dans un voyage sans espoir de retour. Bean, notre héros de toujours, espère seulement trouver un remède à ses enfants frappé par la même malédiction, celle d'une intelligence suprême au prix d'une vie trop courte, des étoiles destinées à mourir jeunes dans une explosion de lumière.
Quatre personnages, un Bean davantage en retrait, essentiellement nommé le "géant" par ses enfants, un trio attachant et dynamique. Ce livre est, comme souvent avec Orson Scott Card, une leçon de vie, sur le vivre ensemble, sur le but de l'existence, sur l'amour d'un père. Comme depuis le début dy cycle d'Ender, il en ressort une ode bouleversante à l'enfance. Les nouveaux personnages sont bien cherchés, leurs interactions au coeur du roman n'est pas sans rappeler le trio Ender / Peter / Valentine mais dans un cadre différent.
On a aussi des révélations importantes sur l'univers d'Ender et un dernier hommage à l'amitié entre les héros des deux siècles avec ce spectre de l'ansime. Vont-ils se contacter pour une ultime conversation?
Très bien écrit, le livre est un bel exercice de style pour l'auteur qui parvient à se renouveler dans cette saga tout en conservant cette ligne directrice. La vie de Bean atteint son crépuscule et il en ressort une émotion particulière, celle de devoir dire au revoir...