Les Rouages du vice, c’est pas un roman, en fait. C’est un coup de poing. Une dégringolade dans la boue, le sang, la suie. Pas de répit, pas d’échappée. Ça cogne, ça recommence. Et Bludadge, cette ville pourrie, elle vous colle à la peau, poisseuse, grasse et sombre. Une gueule d’enfer sur des rails plein de rouille.

Lysiane Omania, la femme qu’on suit, elle revient là-dedans. Pas par hasard, non. Par destin, par malédiction. Ancienne lutteuse, maintenant journaliste, elle croyait pouvoir enquêter. Mais elle tombe dans un gouffre. Plus elle gratte, plus ça pue. Les clans, ils sont partout, avec leurs règlements de compte et des cadavres laissés dans les caniveaux. Une mécanique infernale, en somme.

Et la Lysiane, elle se retrouve coincée. Les autres personnages ? Pas des héros. Jamais. Que des ombres, ou l'ombre de ce qu'ils ont été. Priscille, Taj, Ira, Wulù… des silhouettes, des gueules fêlées. Tous paumés, bancals, tous noyés dans leur vice. Même le grand parrain, Garius, il a rien de grand, finalement. Juste la haine, la vengeance, la cruauté à l’état brut. Pas d’issue, pas de salut.

L’écriture… elle est directe. Ça va vite, ça serre la gorge. Pas de lyrisme inutile, pas de décor pour faire joli. Chaque scène est une claque. Une exécution, un complot, une machine qui crache le feu… On lit et on encaisse. Comme une rafale.

Ce roman, c’est la noirceur totale. Zéro lumière. Juste la violence, la sueur, la peur. Une descente sans fond. On sort de là essoufflé, lessivé, un peu sonné. Mais c’est ça la force de Badoc : pas de compromis, pas de filtre. Une guerre des clans, une ville malade, des hommes tordus... Tout est là. Brutal. Génial.

Bekovisky
8
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le 31 oct. 2025

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Bekovisky

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