Dernier tome de la trilogie, L’Été 1914 (1936) suivi de l’Épilogue (1940) couronne l’œuvre monumentale qui valut à Roger Martin du Gard le prix Nobel de littérature en 1936. Véritable fresque des tensions idéologiques et politiques du début du XXe siècle, ce roman témoigne avec une acuité rare du climat d’avant-guerre et de ses lendemains, écrit dans l’entre-deux-guerres avec, en toile de fond, l’ombre montante de la Seconde Guerre mondiale.
Dans une prose fluide et maîtrisée, l’auteur cisèle ses personnages au scalpel. Les deux frères, si différents, se livrent sans fard, jusque dans leurs pensées les plus intimes, sans que jamais l’auteur ne porte de jugement moral.
Les figures féminines, d’abord centrées sur leur vie intérieure et les préoccupations personnelles d’avant-guerre, se transforment avec le conflit : leur rôle élargi devient un vecteur d’émancipation qu’elles ne veulent plus abandonner.
Jacques poursuit sa lutte pour la paix, animé par une forme d’héroïsme atypique, hors des cadres.
Mais c’est Antoine qui bouleverse le plus : gazé, condamné, il rédige un journal empreint de doutes, de réflexions sur la transmission et l’approche de la mort. Des pages d’une justesse universelle, intactes malgré les décennies.
Un tome indispensable pour comprendre comment une guerre peut ébranler une génération, ses idées et sa vision du monde.