Marco Polo retrace ses voyages à l'Empereur de Chine. Il en multiplie les récits. Les incohérences finissent par poindre, les noms de femmes qui servent à les dénommer font naître le doute. Combien de ces descriptions sont inventées ? Pourquoi autant se ressemblent-elles ? Plusieurs visites de la même ville mériteraient des dénominations différentes, car on ne les voit jamais de la même façon.
L'Empereur voit le pot-aux-roses, mais le laisse parler, intrigué, finit par le confondre, mais semble quand même charmé par ce commerçant hâbleur.
Voilà un roman bien énigmatique ; et ce mystère fait réfléchir sur la manière de voyager, de la mémoire de ses découvertes, comme des fantasmes masculins.
Si l'auteur se livre quelquefois à la facilité, cet ouvrage n'en est pas moins intéressant, par une certaine recherche psychologique et poétique. Je me suis laissé entraîner avec un certain plaisir.