Les parents de Tobie sont en vie. Lui qui, les croyant morts, vivait reclus parmi les Pelés, reprend la route de la liberté, et de l'amour, pour retrouver Elisha, retenue captive par Léo Blue.
Si la bêtise avait un poids, le major aurait déjà fait craquer la branche.
S'il y a une réussite dans ce roman, c'est l'amour, magnifiquement écrit à travers plusieurs histoires, où l'infini mis à portée d'enfant:
-L'histoire de Tobie et Elisha, bien sûr, est puissante et évidente, et constitue la force vitale de chacun d'eux.
-L'histoire de Sim et Maïa, est douce et paisible, et crée une bulle de bonheur au milieu du désastre apporté par Joe Mitch.
-L'histoire d'Isha et Papillon n'est qu'une esquisse, mais offre un contrepoint tragique et mélancolique aux autres amours heureux.
- J'étais marié à quelqu'un. j'ai perdu la personne que j'aimais. Il faudra du temps.
- J'aime le temps avec vous, murmura Isha d'une voix brisée.
-Neige et son grand-père aussi, vivent à leur manière une belle histoire.
D'autres couples existent dans ce deuxième tome, mais peuvent paraitre un peu forcés et superficiels, comme si un personnage ne pouvait être complet sans un alter égo.
C'est le plus gros reproche que j'ai à faire à ce roman: trop de personnages et leurs intrigues ne sont qu'esquissés et auraient mérité plus de substance. Il aurait fallu pour cela 3 tomes de 400 pages, mais j'y aurais cru d'avantage.
La narration, toujours décousue, m'a paru inutilement compliquée, et m'a empêché de m'attacher aux personnages secondaires et de comprendre ce qui les motive.
Un exemple, on connait Léo Blue depuis le début, mais on ne s'attarde sur son histoire que dans ce second tome. Et on n'explique son passé qu'à la toute fin. L'iconisation de cet antagoniste pourtant très intéressant est donc à mon sens trop tardive.
Ceci étant dit, c'est un très beau livre, qui déploie un univers riche et toujours cohérent, et qui donne à voir notre monde autrement. Il a aussi le grand mérite d'aborder sans naïveté des sujets graves avec un public jeune.
Il faut aussi parler du style de Timothée de Fombelle. C'est très bien écrit, et des formules resteront.
Je prends soin de ceux qui m'entourent. Oui, ce principe était beau. Mais que faire de ceux que personne n'entoure ?
Je termine avec mes passages préférés:
- La remontée vers l'arbre de Tobie et ses camarades pelés, en pirogue, longue description d'une vie sauvage, dangereuse, mais douce.
- La description de la solidarité chez les bucherons de Nils Amen, où la conscience de classe chez les camarades voltigeurs.
En bref, cette saga n'est pas exempte de défauts, mais je comprends qu'elle soit devenue un classique. C'est un joli cadeau à faire à un enfant.
A noter que la série animée de 2024 a l'air de reprendre l'intrigue avec linéarité. Je suis très curieux de la découvrir.