Un témoignage sincère mais confus

Leur usine, nos vies, nos morts se présente comme un retour sur une période intense de luttes ouvrières, mais peine à convaincre en tant que véritable ouvrage documentaire. La lecture est laborieuse et laisse une impression de confusion, tant la structure paraît hésitante et les redondances nombreuses. L’autrice adopte une posture ouvertement partisane, ce qui n’est pas un défaut en soi, mais cette subjectivité n’est pas toujours assumée ni mise en perspective, ce qui affaiblit le propos.

Plus qu’une enquête ou un récit solidement construit, le livre ressemble davantage à un témoignage empreint de nostalgie, où les souvenirs personnels prennent souvent le pas sur l’analyse factuelle de la situation. Par ailleurs l’écriture manque de maîtrise : maladresses stylistiques, transitions abruptes et développement parfois brouillon, donnant au lecteur la sensation d’un texte qui aurait gagné à être davantage travaillé.

Reste que certaines anecdotes apportent un éclairage authentique sur ce milieu ouvrier et ses combats, et que la sincérité de la démarche est indéniable. On sent la volonté de transmettre une histoire collective et de rendre hommage à celles et ceux qui l’ont portée. Ce sont ces moments-là, plus que la construction d’ensemble, qui parviennent réellement à toucher.