Lorsque l’on évoque le nom de Georges Orwell, on pense directement à l’écrivain et journaliste britannique ainsi qu’à ses grandes œuvres telles que « La ferme des animaux » ou « 1984 », un roman d’anticipation qui a connu un succès mondial retentissant toujours d’actualité.
Cependant, il ne faut pas oublier la célèbre citation : « Derrière chaque grand homme, il y a une femme », phrase souvent attribuée à Talleyrand, homme d’Eglise, d’Etat et diplomate français.
C’est aussi le cas pour Georges Orwell, dont l’autrice australienne, Anna Funder, a découvert, en même temps que ses lettres, l’existence de son épouse, Eileen O’Shaughessy. Méprisée et omise par les nombreux biographes de son conjoint, elle est ignorée malgré son intelligence, son dévouement envers son mari et son engagement dans plusieurs causes.
Mais ce n’est pas la seule révélation faite par Anna Funder. L’icône, le génie qu’est cet auteur anglais engagé et brillant tombe de son piédestal à la lecture des Lettres au regard de son narcissisme et de sa misogynie dans cette société patriarcale au possible, début du XXème siècle. C’est toujours intéressant de pouvoir observer le grand écart qu’il peut exister entre l’image que l’on se fait d’un auteur au travers de ses écrits et la réalité.
Comme indiqué par le titre de ce livre, Eileen O’Shaughessy a toujours été en retrait, cachée derrière son époux, malgré son apport important à la créativité de ce dernier. Le travail effectué par l’autrice est considérable, stupéfiant et à saluer, pour avoir redonner les lettres de noblesse à cette femme, ayant abandonné toutes velléités quant à sa propre ambition d’écrire.
Hyper intéressante, cette biographie très documentée, « L’Invisible Madame Orwell », devrait plaire tant aux amateurs de Georges Orwell qu’aux néophytes car Anna Funder a, par sa plume fine et fluide, écrit un livre où en remontant l’Histoire, elle redonne sa place à cette femme et épouse injustement effacée qu’était Eileen O’Shaughnessy.