Les nouvelles ce n'est pas nouveau mais pour moi c'est une nouveauté.
Je ne suis pas un amateur de nouvelles. J'ai jamais trop accroché au concept de brèves et d'univers éphémères. Bien sûr des nouvelles comme "A Minority Report" ou "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques" j'en voudrais tous les jours mais là on parle de nouvelles de 100 à 200 pages. Dans ce recueil, "Mais à part ça, tout va très bien", les nouvelles sont réellement courtes. Comptez de 8 à 15 pages selon les nouvelles. J'ai trouvé ça terriblement frustrant. Et ça l'est d'autant plus lorsqu'on tombe sur une histoire vraiment intéressante qui attise notre curiosité ! Car oui, force est de constater que toutes les nouvelles ne se valent pas. Bien entendu on retrouve presque toujours le style très aérien et métaphoriquement poétique de R. Bradbury mais selon la sensibilité du lecteur, toutes les histoires ne lui plairont pas. Mais bon, c'est assez varié pour qu'il y en ait pour tous les gouts. Jugez plutôt;
Un petit couple de vieux aristo' qui cherchent à s'entretuer de la manière la plus gentleman possible, je vous prie (D'ailleurs c'est ma préférée). Une ancienne artiste ayant assisté aux tournages des épisodes de Lorel et Hardy et qui se retrouve hantée par ces derniers plus de 30ans après leur mort. Une famille, comme il y en a partout dans le monde, qui se réveille un matin et découvre que le chien ne bouge plus. Un couple désireux d'avoir un enfant et qui le souhaite tellement que le futur enfant va se matérialiser pré-naissance. Et il y en a encore plus d'une dizaine comme ça; toutes aussi variées. Bradbury nous fait voyager, c'est certain. Mais encore faut il accrocher au présent récit. Ca c'est par contre un avantage des nouvelles brèves, je ne peux pas le nier.
Malgré des histoires plus ou moins intéressantes, force est de reconnaître que Bradbury avait un talent indéniable pour l'écriture. Lors de la postface "nouvellisée", il explique d'ailleurs sa vision ainsi que sa (non)gestion de l'inspiration. C'est très sympathique. A l'image de ce recueil d'ailleurs. Mais je ne peux pas m'empêcher de regretter certains de ces univers qui pouvaient à eux seuls tenir lieu berceau à une oeuvre complète du Fantastique comme savait les écrire Ray Bradbury. Dans ces moments là, et il y en a dans ce livre, la rupture nous apparait comme étant brutale et cruelle. Arfff, les nouvelles brèves, ça craint !