Quel potentiel du Disney La Belle Aux Bois Dormant Serena Valentino exploite-elle dans Maîtresse de tous les maux?

Il était évident que Maléfique serait à l'honneur car comme l'a si bien un certain youtubeur à juste titre

C'est le seul élément vraiment positif de La Belle Aux Bois Dormant. -Héroïne: Chiante -Prince: Chiant -Fées: Débiles -Chansons: Pitié!

Ce que le grand public avait bien compris le film Disney ayant été un flop à sa sortie au point qu'il n'y a plus eu d'héroïnes/princesses disney pendant trente ans après ça jusqu'à la sortie de La Petite Sirène.

NON! Eilonwy de 'Taram et le Chaudron Magique' ne compte pas.

En effet, l'erreur de La Belle Aux Bois Dormant a été de tout miser sur la musique du ballet de Tchaïkovski adaptant le conte du même nom ainsi que sur l'aspect visuel de l'oeuvre.

Ainsi, on s'est retrouvé avec un film magnifique pour les yeux et à l'animation très bien travaillée, mais avec un scénario peu réfléchi, aux péripéties bancales et aux personnages mal écrits/inintéressants. Preuve que beau film ne veut pas forcément dire bon film.

Néanmoins, ce film a réussi l'exploit de créer une méchante tellement iconique qu'on profite encore et encore de son potentiel diabolique au point qu'elle est apparue dans de nombreuses oeuvres dérivées ou crossovers comme la saga de jeux-vidéos Kingdom Hearts (néanmoins, il est dommage qu'elle soit passée d'antagoniste principale menaçante à méchante secondaire assez fade par la suite).

Que pouvait donc donner une oeuvre où Maléfique est le personnage central?

Situé en tant que tome 4 dans la chronologie des Disney Vilains, Maîtresse de tous les maux est, toutefois, sorti en deuxième après Pauvre âme en perdition (sorti en premier mais qui est situé en tant que tome 3 dans la saga consacrée à nos méchants préférés).

Et moi qui trouvais que la chronologie de la saga 'Star Wars' était bo****ique.

Par rapport à l'opus précédent, on sent de gros progrès au niveau de la narration ni trop rapide, ni trop lente. De plus, l'univers est bien plus vivant que dans les tomes précédents en mélangeant l'univers des contes de manière bien plus habile que la série Once Upon A Time.

Chose intéressante, à travers la mise en place d'une académie de mages de l'univers Disney, on sent l'influence de la comédie musicale (Wicked faisant une relecture de Le Magicien d'Oz) où il y a une école de magie.

Encore mieux, là où Pauvre âme en perdition nous mettait trop en empathie avec Ursula en rendant les autres personnages détestables envers elle, Maîtresse de tous les maux nous mets en empathie avec Maléfique en rendant les autres personnages autour d'elle pas très sympathiques MAIS finissant par se rendre compte de leurs erreurs au point de comprendre qu'ils ont des choses à se reprocher au sujet du basculement de Maléfique vers le côté obscur. Ainsi, nous ne sommes pas face à des personnages exécrables mais à des humains regrettant amèrement leurs erreurs.

Puisqu'on parle des personnages: dans Maîtresse de tous les maux, Maléfique est une méchante encore plus tragique que la Méchante Reine de Miroir, miroir. Esseulée, méprisée gratuitement, regardée de haut, moquée, abandonnée à la naissance...Bref, cette histoire est loin d'être joyeuse.

Cependant, alors que Maîtresse de tous les maux avait le potentiel de faire un background aussi, voire plus, dramatique à Maléfique que celui de la Méchante Reine de Miroir, miroir dans la théorie, ce n'est, malheureusement, pas le cas dans la pratique.

En effet, alors que Miroir, miroir racontait son histoire dans une période chronologique précise pour renforcer l'ironie dramatique de l'histoire, Maîtresse de tous les maux fait des allers-retours dans le passé et le présent au point que l'histoire du film original et celle de l'oeuvre de Serena Valentino ont du mal à être cohérentes entre elles. Ce qui fait que l'émotion n'est pas toujours au rendez-vous bien que le récit nous mette en empathie avec Maléfique tout en montrant à nouveau qu'expliquer n'est pas excuser.

De plus, l'autrice s'est mise en tête qu'il fallait que les tomes devaient faire partie d'une continuité unique logique; et non pas être des histoires indépendantes les unes des autres sans lien direct entre elles si ça n'était le fait de mettre en avant des méchants et leurs points de vue dans des histoires connues.

Résultat, coucou Blanche-Neige qui vient dire "bonjour", salut les mention aux tomes précédents qu'il faut absolument avoir lu pour comprendre le tome que vous avez entre les mains.

Ce qui n'est pas du tout pratique pour une saga où les tomes sortent dans un ordre aléatoire. La chose est clairement visible quand on voit une mention à Hadès, méchant qui n'aura droit à son histoire que prochainement au moment de l'écriture de cette critique.

Autre défaut, bien qu'elles regrettent leurs erreurs envers Maléfique par la suite, les fées sont encore pires que dans le film original vu qu'elles sont des pestes têtes-à-claques.

Mais concentrons-nous à nouveau sur les qualités.

Alors que les fées et les magiciens nous ont toujours été présentés comme des modèles lisses prenant soin des mortels, Maîtresse de tous les maux nous montre qu'ils peuvent être aussi faillibles que n'importe quel humain et faire des erreurs. Ainsi, le lecteur, à travers ceci, comprends que le monde n'est pas noir et blanc de façon subtile.

Autres qualités appréciables, la sorcière Circé qui était un personnage assez en retrait dans L'Histoire de la Bêteet réduite à un rôle de demoiselle en détresse dans Pauvre âme en perdition, prend ici plus d'importance sans pour autant faire de l'ombre aux personnages existants de l'histoire. De plus, le trio de sorcières retourne à leur place de personnage de rôle de second plan et ne volent plus la vedette au personnage central de l'histoire.

Sans compter le fait que, Maléfique ayant des pouvoirs dès le début de l'histoire comme ces trois soeurs, elles ont divers échanges sur la magie alors que la Méchante Reine n'en avait pas avec elles vu que cette dernière ne devient une sorcière que tardivement dans son histoire.

Bref, Maîtresse de tous les maux est une oeuvre pleine de bonnes idées mais ayant un fil rouge un peu trop maladroit et quelques personnages un peu trop antipathiques pour être pleinement apprécié.

Dommage.

BlackBoomerang
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le 2 juin 2023

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