Manitou est une petite saga littéraire dont le premier tome donna d'ailleurs une adaptation cinématographique en 78 avec Tony Curtis. Cela raconte l'histoire d'un homme-médecine, un Indien du 17ème siècle qui revient à la vie en parasitant le corps d'une malheureuse pour se réincarner en plein Manhattan moderne pour y assouvir sa vengeance des colonisateurs ayant exterminé son peuple. Un roman d'horreur signé Graham Masterton, qui a eu droit à plusieurs suites.


Et c'est efficace. L'écrivain n'en était encore qu'à ses premières années dans le métier, ce qui se ressent dans la façon un peu expéditive qu'il a de traiter certaines situations clés où il aurait eu tout intérêt à développer, rendant quelques passages tirés par les cheveux. Mais le bougre à du talent dans sa façon de faire naitre la tension, provoquer le malaise et le dégoût. On est dans l’horreur avec un grand H. Lovecraft est présent en tant qu'inspiration assumé, sautant d'autant plus aux yeux dans le final du bouquin. Le manitou s'impose dès sa scène de naissance comme un boogeyman de poids, le genre d'être avec lequel on ne tient pas à avoir affaire. Toute la longue séquence de dernière partie du roman dans l’hôpital est d'une maitrise impressionnante, et hormis le passage discussion avec le flic où la dynamique tombe un peu, ça va à cent à l'heure, entre affrontements mystiques passionnants, actes de bravoures irréfléchies et tentatives désespérées de survie. Et l'auteur ne lésine pas sur les descriptions repoussantes, la violence graphique suggérée étant bien présente.


Masterton sait aussi créer une galerie de personnages atypiques. Entre l'escroc diseuse de bonne aventure, l'homme-médecine du 20ème siècle au look qui tranche radicalement avec celui de ses ancêtres et le couple versé dans les arts mystiques, offrant une scène de spiritisme du plus bel effet, il y en pour tout les goûts. L'auteur s’amuse avec les codes du fantastique horrifique en piochant allégrement un peu partout pour donner de la substance à son histoire. Et il faut avouer que malgré ses erreurs de jeunesse, le monsieur n'a pas à faire profil bas devant les autres cadors de la littérature qui fout les jetons.

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le 16 avr. 2015

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