Pour les adeptes de duo de choc...

J’ai découvert Maurice et Mahmoud par hasard dans ma librairie de quartier. La présence sur la couverture d’un cochon allongé avec le visage couvert de tranches de concombres a naturellement éveillé ma curiosité. Le fait que l’ouvrage soit accompagné d’une petite note de la librairie indiquant qu’il s’agit du roman le plus drôle du rayon a fini de m’inciter à jeter un coup d’œil sur la quatrième de couverture. « Comédie de mœurs qui joue des préjugés culturels et religieux autant que des décalages générationnels ». J’ai trouvé la thématique suffisamment originale et intrigante pour décider de faire de cet ouvrage une de mes lectures de vacances. Il s’agit d’un roman danois écrit par Flemming Jensen, auteur que je découvre à cette occasion.

Du fait d’une situation maritale compliquée, Maurice est hébergé par un de ses employés, Mahmoud. Cette cohabitation improbable ne va pas être un long fleuve tranquille ! Maurice et Mahmoud, ce sont deux mondes qui se rencontrent ! Le premier est un comptable dénué de finesse et à l’humour douteux. Le second est un jeune geek musulman discret qui n’a jamais connu l’amour. Leurs vies vont tomber dans un tourbillon improbable quand la voisine du dessus va venir se plaindre du bruit au beau milieu de la nuit…

Le découpage du livre est original. Chaque nouveau chapitre est accompagné d’un sous-titre annonçant le programme. « Ou comment ne pas posséder ce qu’on a ou ne pas avoir ce qu’on possède », « À propos des envies de liberté » … Cela donne le sentiment d’assister, à la manière d’une série à la « Friends », à une succession d’épisodes dont le fil conducteur serait le binôme Maurice – Mahmoud. Cette construction offre une lecture rythmée, dénuée de temps morts et pleine de rebondissements.

Le duo est le garant de la bonhommie de l’ouvrage. Maurice et Mahmoud, c’est tout un poème ! Sans être caricatural, chacun possède des caractéristiques fortes qui autorisent des moments à la fois drôles et touchants. Aucun n’est parfait, mais chacun est plein de bonnes intentions souvent maladroites. L’alchimie entre les deux est d’une efficacité remarquable. Ils ne s’arrêtent jamais !

Le ton du livre ressemble beaucoup à celui d’un vaudeville. L’appartement de Mahmoud est le lieu qui abrite l’intégralité de l’intrigue. Un certain nombre de personnes y entrent et en sortent au gré des événements. Les incompréhensions et les quiproquos s’enchainent sans aucun temps mort. Même quand la porte claque, cela n’est pas sans conséquence ! Cela offre donc une lecture rythmée et prenante. Chaque nouveau chapitre apporte son lot de problèmes et de maladresses ne cessant ainsi jamais d’alimenter notre curiosité.

L’auteur construit sa mécanique narrative autour de la différence. Religions différentes, cultures différentes, vies différentes… Il exploite joliment le potentiel de cette thématique en proposant beaucoup de situations vraiment très drôles et surprenantes. Je dois bien avouer que la liberté qu’il s’autorise fait du bien à notre époque durant laquelle on se censure parfois quand il s’agit de rire. Mais Flemming Jensen ne se contente pas de faire rire de ces différences, il fait également passer un message de fond intéressant basé sur l’entraide et l’ouverture vers l’autre.

Pour conclure, ce bouquin est une belle découverte. Il sort des sentiers battus. J’ai trouvé la thématique originale et remarquablement exploitée. Le ton sympathique génère ainsi une lecture agréable et prenante. Il s’agit à n’en pas douter d’un livre que vous prendrez plaisir à dévorer durant l’été !