J'ai découvert l'univers d'Hélène Dorion après l'avoir rencontrée dans un autre recueil de poèmes aux éditions Bruno Doucey qui s'appelle Dessinées (un choix de poèmes sur l'amour et les femmes, avec des dessins de Zaü). Le recueil est inégal, mais les poèmes d'Hélène Dorion m'avaient donné envie de la lire un peu plus.
Le choix du titre du livre a le mérite d'être clair. Il n'est pas galvaudé non plus : ce sont bien ses forêts que nous allons contempler avec l'autrice.
Ce sont donc de lentes descriptions imagées de la forêt. Celle à côté, celle dans laquelle elle semble vivre. Elle y est passée au peigne fin de la langue. Presque de manière chirurgicale, comme nous consulterions un catalogue. Racines, troncs, mousses, etc, tout y est longuement décrits. Perceptions, émotions, tous les sens y sont décortiqués.
Ça finit par quelques poèmes plus universels. Puis enfin un personnel ! J'avoue que je l'attendais avec impatience celui-là. 110 pages plus tard on finit par l'avoir. Peut-être aura-t-il fallu déguster toutes ces pages sur la forêt pour mieux le savourer. Il me permet en tout cas d'entrer en relation plus directe avec Hélène Dorion. De sortir de descriptions poétiques intéressantes et belles pour aller vers cet intime. Cet intime qui donne vie à cette femme, qui lui donne forme, qui la rend humaine. On constate alors peut-être avec étonnement que les forêts l'ont enveloppées pendant que la vie passait, elle, comme chez tout le monde.