Même si le sapin qui orne la pièce principale du chalet-témoin est magnifique, la magie de Noël n’est pas au rendez-vous. Si l’on en croit Oliver, ado rebelle qui rechigne à accompagner sa mère et son nouveau compagnon, Klaus, des faits étranges sont à déplorer : l’attitude suspecte d’Amer, préposé aux petits boulots divers et variés dans la maison, la cave fermée avec interdiction de s’y rendre, plus le fait que la précédente épouse du potentiel beau-père a disparu d’un coup alors qu’elle était plutôt du genre harceleuse…Les indices sont alarmants. La mère ne veut rien entendre, et met sur le dos de la crise existentielle de l’ado toutes ces élucubrations qui ne reflètent que son mauvais caractère.
"Chalet chelou. Voilà tout ce que j'ai eu la force d'écrire hier soir à notre arrivée. Nuit noire, insondable. Même pas faim. Sur mon petit balcon, j'ai fumé en 2-2 un joint minuscule, le regard rivé sur les ténèbres, froides et piquantes, et je suis allé me pieuter direct."
Pour ajouter à l’ambiance, Oliver se passionne pour la lecture d’histoires glauques. C’est par le journal d’Oliver que l’on suit le déroulement de ce court thriller de Noël. L’humour est au rendez-vous cependant : porté par les propos de l’adolescent, mais aussi par la description des personnages suffisamment caricaturaux pour prêter à sourire.
Pas besoin de flic perspicace, c’est aussi l’ado qui dénouera l’intrigue.
Très différent des autres romans de l’auteur , Mortel Noël est une farce réjouissante, qui refuse de se prendre au sérieux, pour en finir avec l’illusion de la trêve des confiseurs
A mettre dans tous les chaussons au pied du sapin.