”Puis le ciel de Paris, à nouveau, les marronniers en fleurs de l'avenue Gabriel, les motifs de la nuit, se colorant de bleu, la rue de Rivoli, le claquement sec des talons sur les dalles usées, Jean-Joseph et Christina à ses côtés – à son bras, il aimerait bien, c'est elle qui ne veut pas.”
La plume de Sébastien Lapaque, ce doux recès qui fait du bien à l’âme. Douze nouvelles à l’écriture élégante et poétique. Une douceur, une langueur et d’un coup le tranchant d’un mot, d’une situation.
Accordez-vous trois heures de beauté en compagnie de la langue française, notre héritage, ici magnifié.
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”Ce qu'il est permis d'exiger en compensation d'un prêt, ce sont ces biens qui ne s'apprécient pas avec de l'argent : la bienveillance et l'amitié.” (Page 49)”La scène est à Paris, dans les commencements d'un siècle. Volonté de puissance, ronronnement des ordinateurs, carnage climatisé, mugissement des machines, joie mécanique des corps, liberté affectée, imaginations lourdes et noirs. C'est la guerre.” (Page 61)« Une route de forêt. La nuit. On annoncent partout la guerre, les gueux colportent la nouvelle, reprise en chaire par des frères prêcheurs, vêtus comme des mendiants. L’orgueil brutal des hommes bouillonne dans la marmite du diable. Partout, les fils lèvent les armes contre leur père, les frères se déchirent sur le sein de leur mère. Des armées barbares déferlent sur les abbayes, égorgent les moines et dispersent les reliques des saints. L’Empire agonise, de nouvelles hérésies s’inventent à la croisée des chemins. Et toi, tu chantes pour défier la peur, tu fais teinter le cristal de ta voix dans le fer et le feu d'un siècle en miettes. » (Page 67)