A Christchurch story

Avant d’aller dormir, Still Alice, L’Oubli, … décidément les thèmes de l’amnésie et d’Alzheimer inspirent les auteurs. Et c’est à nouveau le cas avec “Ne fais confiance à personne”, de Paul Cleave, auteur Néo Zélandais que je ne connaissais absolument pas avant la lecture de ce livre (et que promis, je vais désormais suivre de près !).

Disons-le tout de suite, écrire sur Alzheimer n’est pas chose facile. Le thème est passionnant, foisonnant, certes, mais parsemé de nombreuses embûches. D’abord l’histoire, qui peut devenir rapidement prévisible, répétitive, brouillon, ou encore la trame narrative qui peut virer au linéaire et perdre son lecteur.
Alors écrire un thriller…
(--> lisez “Avant d’aller dormir” de S. Watson et vous comprendrez ce que je décris plus haut...).

Alors j’ai commencé “Ne fais confiance à personne” en y allant à reculons…
Et au début, j’ai presque cru avoir raison.
Et paf ! C’est là que vient la bonne idée de Paul Cleave, qui devient d’ailleurs rapidement l’intrigue principale du livre : notre amnésique est également auteur de roman à suspense. Dès lors, les multiples histoires dont il a accouché se superposent dans son cerveau malade à sa propre réalité, à tel point qu’il ne sait plus quelle part est réelle et quelle part relève de la fiction.
Imaginez : vous avec créé une œuvre prolifique remplie d’Hannibal Lecter et autres Norman Bates en puissance et voilà que du jour au lendemain vous vous retrouvez victime d’un Alzheimer précoce. L’histoire de Lecter devient la vôtre, la vôtre devient celle de Bates, avez-vous donc tué votre mère ?
Bref vous avez pigé.
Et c’est exactement ce que vit Jerry Grey, le fameux romancier en question.

S’en suit une histoire exaltante, retracée à partir des carnets écrits par cet écrivain et de passages se déroulant au présent. Un beau jeu de manipulations où, au fil des pages, les suspects deviennent amis, les amis deviennent suspects, jusqu’au final implacable et décidément réussi !

“Ce genre de commentaires t’a toujours inquiété quant à la direction
que prenait le monde. Tu as peur qu’un jour les gens n’aient le
courage de dire dans la vraie vie ce qu’ils peuvent pour le moment
uniquement dire de façon anonyme à travers le médias sociaux”.
Paul Cleave

Bref, lisez ce livre, laissez-vous manipuler et pour sûr, ce ne sera pas le dernier Paul Cleave que vous achèterez !