Nord et Sud
Une très belle découverte que ce roman d'Elisabeth Gaskell. Pour replacer historiquement cette romancière (1810-1865), on peut dire qu'elle est largement postérieure à Jane Austen (1775-1817) (cette...
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le 18 oct. 2025
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Une très belle découverte que ce roman d'Elisabeth Gaskell.
Pour replacer historiquement cette romancière (1810-1865), on peut dire qu'elle est largement postérieure à Jane Austen (1775-1817) (cette dernière meurt pratiquement quand nait E. Gaskell). Par contre, elle est contemporaine de Charlotte Brontë (1816-1855) et de Charles Dickens (1812-1870) avec qui elle avait noué de bonnes relations d'amitié.
Toujours pour rester dans les généralités, on sent une grande influence des romans d'Austen avec une différence essentielle qui correspond certainement à l'évolution de la société anglaise en termes d'avènement des activités industrielles. Si les romans d'Austen se situaient dans une haute société de propriétaires ou de rentiers, le roman Nord et Sud s'intéresse d'abord au monde du travail et aux moyens de vivre à partir des revenus du travail.
"Nord et Sud" est un roman qui met en scène différentes oppositions. La première, qui correspond au titre, oppose une région du sud agricole (et ensoleillée) à une région du nord manufacturière (industrie textile) et dans les brumes et fumées.
La suivante va opposer l'autorité à la rébellion. Chaque membre de la famille Hale va vivre ce type d'opposition : le père, pasteur, s'oppose à sa hiérarchie et va quitter l'église anglicane. Le frère de Margaret Hale, matelot, s'oppose à l'injustice qu'il rencontre sur son navire et s'implique dans une mutinerie et va devoir fuir la justice anglaise. Margaret, elle-même, va devoir se rebeller pour préserver sa liberté, contre les convenances (en refusant des propositions de mariage) et contre la loi (pour protéger son frère).
Enfin, il y a l'opposition évidente entre les patrons et les ouvriers, organisés en syndicat. Mais rendons justice à Gaskell, elle analyse assez finement les fonctionnements des patrons avec leurs contraintes ainsi que les mécanismes d'action des syndicats. La tyrannie n'étant pas toujours là où on l'attend. Et cette réflexion ou cette vision, notamment dans la description de la grève qui manque de peu de se transformer en émeute m'ont paru assez modernes.
Même les valeurs masculines ou féminines sont un peu bousculées dans le roman. On comprend très vite que Margaret Hale est une femme qui n'hésite pas à prendre des décisions devant la faiblesse des autres et si nécessaire, la faiblesse de certains hommes comme son père. Dans certaines situations hautement conflictuelles, elle saura s'interposer pour aider à retrouver le chemin de la raison.
Mais attention, Austen n'est pas si loin que ça car j'oserais bien un véritable parallèle entre les deux personnages principaux Margaret Hale et John Thornton avec Elisabeth et Darcy, les héros principaux de "Orgueil et Préjugés". On y trouve les outsiders qui n'ont aucune chance sinon d'amuser ou leurrer le lecteur. On comprend vite que le véritable enjeu se situe dans l'opposition viscérale et frontale des deux héros qui se cherchent, sans en avoir conscience, s'opposent, avant de se "trouver" dans la dernière demi-page …
Donc pour finir, un roman véritablement passionnant baigné d'une atmosphère très romantique où ne manquent ni émotion, ni pleurs, ni amour et qui met en scène des personnages très beaux dans toutes les couches de la population.
Nul doute que je vais poursuivre ma découverte avec d'autres romans de cette Elisabeth Gaskell …
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le 18 oct. 2025
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le 18 oct. 2025
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