Nos soirées est le septième roman d’Alan Hollinghurst, talentueux écrivain gay. S’il n’aime pas cette étiquette qu’il juge par trop limitative, il me semble malgré tout important de le préciser en préambule à cette critique, afin que vous sachiez de quoi il retourne : si vous êtes homophobes, ce livre ne vous plaira pas (d’ailleurs, si vous êtes homophobes, merci de vous désabonner tout de suite de mon compte, étant donné que je conchie allègrement les spécimens de votre misérable espèce).
Les éditions Albin Michel décrivent Nos soirées comme une histoire de classe et de racisme, d’art et de sexualité, d’amour et de violence. C’est plutôt bien résumé étant donné que le roman court des années 60 au Brexit et qu’il brosse le portrait d’une Angleterre en proie à ses démons par le truchement de l’élévation sociale de David Win, enfant métis issu de la classe ouvrière. Un enfant qui, en grandissant, se découvrira acteur et gay, et qui mettra toute son énergie dans ces deux activités afin de les vivre a fond et en dépit du racisme dont il est victime.
Le regard fin de l’écrivain sur la société britannique est porté par une écriture simple mais tellement juste, faisant de la lecture de Nos soirées un vrai régal. Le lecteur traverse les pages et la vie de David Win en apesanteur et roboré par une plume décrivant les situations vécues par le narrateur avec une grâce plus que plaisante. Et si l’auteur prend son temps pour dérouler son récit, on ne s’ennuie pas une seule seconde pour autant.