La nostalgie des années 90, à dévorer sans complexes !

Il s'agit là d'un recueil de nouvelles "écrite sous ecstasy" mais qui est définitivement ancrée dans les années 90.

Les années 90, pour les plus jeunes qui n'ont pas connu cette époque formidable, c'était pour nous, les "vieux" qui vivions alors nos vingt berges et plus, la grande époque de notre jeunesse : la génération Canal +, la pub omniprésente, les fêtes en néons, les clubs paillettes, la musique techno, les égos flamboyants et le cynisme "pop".

Frédéric Beigbeder retranscrit tout ça par le filtre de l'excès.

Et l'on retrouve alors, en 14 mini-récits, tout ce qui faisait le sel de la vie de cette époque : le sexe sans complexe, une certaine fascination pour les people, l'auto-dérision, l'urgence de vivre et une satire mordante du marketing.

Pour moi, ce livre est un peu comme une capsule temporelle qui me renvoie les odeurs d'un monde à jamais révolu, un monde où tout puait le kitsch, tout respirait la provoc à plein nez mais tellement vivifiant.

Si Beigbeder emploie l'imaginaire de la drogue, ce n'est ni pour en constituer un manuel ou un plaidoyer. Bien au contraire. Le fait d'écrire "sous ecstasy" c'est écrire avec des phrases fébriles, agité par une perception amplifiée, noyé dans un désir sans entraves et sentir au bout de ses doigts le réel qui s'accélère.

"Nouvelles sous ecstasy" est une œuvre libre, vive, parfois excessive mais avant tout un voyage littéraire dans un monde qui sentait l'effervescence.

Un dépaysement moral dans une époque aujourd'hui où manque ce qui faisait le grand souffle des années 90 : la liberté.

Et ça fait du bien. :)