New-York! New-York!

Dwyer Murphy aime New-York et les romans noirs. Indéniablement. Nul Crépuscule n'est trop puissant (Aux excellentes éditions du Gospel) est une plongée au cœur d'un New-York sombre et révolu d'avant la gentrification intégrale du début des années 2000. On y suit un avocat un peu paumé embarqué dans une affaire peu commune de recel de livres de collections. Un drôle de milieu d'érudits, d'artistes cabossés à coté de leurs pompes, propice à la dérive urbaine. De bars mal famés en lieux plus mondains, balançant entre un Brooklyn fantasmé à un Manathan secret en proie à disparaître, le narrateur se pose en enquêteur taciturne et nonchalant qui erre dans New-York, n'hésitant pas à nous faire découvrir ses bonnes adresses, ses routines. N'hésitant surtout pas aussi à nous partager ses digressions, ses pensées stimulées par les psychotropes, qui nous poussent tout au long de notre lecture à nous demander avec plaisir où tout cela va nous mener. Tels des touristes égarés volontaires, nous suivons le guide. Un savoureux mélange qui multiplie les références au film noir à une certaine littérature lunaire. Quelque part entre Raymond Carver, Paul Auster ou Jim Jarmush. Un régal de polar new-yorkais. Sombre, drôle et un poil désabusé.