L'histoire d'un loser

Oblomov est un personnage aboulique avec tout ce que cela entraîne. Il est paresseux, velléitaire, sale, négligent, procrastinateur, tout ce qu'on veut. Le genre de personnes qu'on n'a pas envie de connaître. J'ai appris depuis qu'il s'agit d'un handicap reconnu appelé le TDAH, ce qui ne rend pas ceux qui en sont atteints plus sympathiques ou plus supportables. Et je vous assure que les secouer ou les baffer ne corrige pas le problème. Je ne supporte pas les gens comme ca. Dans le roman quelques personnes arrivent à le faire bouger un peu, temporairement. Dans la vraie vie c'est un mal terrible, s'ils ne sont pas constamment stimulés par des gens patients et attentifs ils s'enfoncent au point qu'il leur devient impossible de prendre une décision ou, s'ils en prennent une de la mettre en application.

C'est ainsi qu'Oblomov finit par se ruiner, perdre ses propriétés, gâcher ses fiançailles, se faire voler et se laisser manipuler par tout le monde, Pas parce qu'il est bête mais parce qu'il n'a aucune volonté, même pas celle d'écrire une simple lettre. Quand à voyager, impossible.

Et son domestique ne vaut pas mieux que lui. Une belle paire de minables, je me demande encore ce qu'a bien pu lui trouver Olga. A noter que les deux, le maître et le valet, arrivent quand même à se marier assez facilement. Pauvres femmes !

Je n'ai pas aimé ce roman parce qu'il ne s'agit pas d'une traduction mais d'une interprétation. Un peu comme un film où on lit " basé sur le roman de..." et où on a du mal à reconnaître le livre. Il y a d'ailleurs plusieurs films basés sur ce roman, et même des pièces de théatre. Tous minables, ils ne méritent pas d'être vus.

Et j'ai lourdement sanctionné dans ma notation car le traducteur a carrément supprimé la partie concernant le cabanon de Yaga du livre. C'est un conte que tous les enfants russes et scandinaves connaissent, une cabane qui appartient à une sorcière ( baba Yaga) et qui se déplace sur des pattes de poulet ( ! )

C'est typiquement russe, ce conte fait d'ailleurs partie de la composition de Modeste Mussorgski les tableaux d'une exposition. Ce n'est pas parce que c'est russe que les enfants francais n'ont pas le droit de savoir, surtout que les russes, d'une facon générale adorent les francais ( qui le leur rendent bien mal) et que le francais passe pour raffiné, contrairement à l'allemand qui est symbole de tout ce qui est grossier et vulgaire.

En gros c'est donc un roman sur un fainéant indécrottable et énervant, exploité par de faux amins, affligé d'un valet bon à rien, mais ce n'est pas un roman russe.

C'est dommage, dans une bonne traduction fidèle le roman serait très bon, même si le personnage est antipathique. Il faudrait une nouvelle traduction, plus fidèle