Randolph Carter ! <3

Les deux premiers tomes de cette collection m'ont laissé dubitatif : j'en avais lu la plupart des œuvres dans un passé lointain, et la relecture m'a semblé quelque peu dénuée de charme. En fait, je n'avais gardé comme souvenirs que l'impression globale des univers sur ma conscience encore quasi vierge. D'abord le style, puis les visions d'esprits parfaitement sains qui vont vivre des choses incroyables, puis enfin les descriptions limpides. Surtout qu'à l'époque, je lisais les deux tomes de la collection Culture, Art, Loisirs (CAL), qui était une sélection des meilleures nouvelles, aux longueurs raisonnables et comparables, en un format "rond" des plus clairs, sans parler de ce noir intense et de ces illustrations savamment distillées. Mais dans la collection J'ai Lu, les textes sont comme mis en vrac, les plus courts côtoyant les plus longs, tout en ne se suffisant pas à eux-mêmes. C'est donc une lecture très différente. Cela étant, il est vrai que j'ai un peu oublié l'intérêt de Lovecraft en cours de route, même si je ne saurais dire pourquoi. Cette histoire de format est une possibilité parmi d'autres.
Bref. En revanche, j'ai redécouvert Lovecraft avec ce tome 3. Les aventures de Randolph Carter, que je n'avais jamais lues, ont su renouveler mon intérêt et mon respect envers le maître. Cette fois-ci encore, la mise en page, ici l'ordre des nouvelles, y est pour beaucoup. De même que la traduction, sans doute fidèle à l'original de par son phrasé d'un bloc, quasiment sans paragraphes, qui reflète plutôt bien l'atmosphère des rêves. J'ai dévoré. Passionnant de bout en bout. Dommage que les nouvelles sur Randolph Carter s'arrêtent brusquement, comme si l'auteur n'avait pas vécu assez longtemps pour parachever le cycle. A moins qu'il n'ai rien trouvé d'autre à dire, tant ses délires métaphysiques, vers la fin, vont loin. Le pire, c'est que j'ai tout compris.