Oncle Éléphant a un rythme et une tonalité particulières. Une forme de lenteur, de lourdeur presque, à l’image de son héros, un vieil éléphant cacochyme perclu de tocs et de rhumatismes. La narration est presque immobile ; les histoires qui composent le recueil se tiennent souvent entre quatre murs, faites de dialogues plus que de véritables péripéties. S’en dégage une mélancolie sourde, puissante, émouvante et baignée de lumière. Car ce n’est pas l’histoire banale d’un orphelin qui va vivre chez son vieil oncle irascible. C’est l’histoire miroir - autrement originale - d’un vieux Monsieur qui accueille son neveu, et qui voulant consoler ce dernier renaît lui-même à la vie. La vie est triste et belle alors trompetons l’aurore avec nos deux éléphants car « chaque nouvelle journée mérite d’être bien trompetée ».