Critique de Opération Pendule par Coucoutsky
Simple, efficace. Mais pas grand-chose à se mettre sous la dent...
Par
le 11 oct. 2012
Des jumeaux, l'un paléontologue et l'autre physicien, sont volontaires pour une expérience qui pourrait révolutionner l'histoire de l'Homme : un voyage temporel. Un voyage ? Des voyages ! Les deux frères partent en même temps mais dans des directions différentes, quelques minutes dans le passé pour l'un, quelques minutes dans le futur pour l'autre. Puis le balancier les renvoie dans l'autre sens, un peu plus loin, quelques dizaines de minutes dans le futur ou dans le passé, et on recommence, toujours un peu plus loin, toujours dans l'autre direction...
Le paléontologue rêve de voir des dinosaures, le physicien d'être confronté à l'inconnu. Chacun verra deux facettes du temps, à tour de rôle, passé et avenir, avant de retourner définitivement à son point de départ. C'est le plan.
Que dire de plus, une fois posé ce résumé ? Rien, j'en ai peur. Et pour cause, les quelques deux cents pages qui tentent de développer le roman sont consacrées à un remplissage qui dissimule mal l'absence de matière. Chaque étape dans le temps dure deux ou trois pages, ce qui paraît un peu court pour décrire une époque et y immerger le lecteur. Puis vient la suivante et ainsi de suite, jusqu'au moment où s'amorce le retour. Alors le livre s'interrompt brusquement. Si brusquement que j'ai même cru qu'il me manquait la fin du livre. Mais non. Si le déroulé de l'histoire est feignant, la chute est inexistante.
Le livre semble d'autant plus court que le concept aurait été propice à un volume conséquent, rempli d'aventures extraordinaires et de pistes de réflexion profondes sur la séparation des jumeaux, envoyés séparément dans le temps. Au contraire, alors que l'auteur brille habituellement dans ce domaine, les personnages ne sont que peu creusés - et d'ailleurs totalement interchangeables. De fait, il est difficile de se prendre de passion pour les aventures de l'un ou l'autre. Quant aux décors, ils sont vaguement esquissés. Les problématiques du futur, elles, sont dans le meilleur des cas survolées.
Bizarrement, malgré cet inaboutissement global, le roman se dévore d'une traite. Il faut dire que Silverberg maîtrise sa narration et sait emmener le lecteur avec lui. Les pages se tournent toutes seules. Elles réservent d'ailleurs quelques très belles surprises grâce aux illustrations signées Moebius. Mais, une fois le roman refermé, le sentiment d'insatisfaction ne tarde pas. La question alors se pose : C'est tout ? La réponse est implacable : oui, c'est tout.
Créée
le 14 avr. 2025
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