Dans ce dernier tome de sa trilogie des villes, Zola revêt une dernière fois la soutane de l'abbé Froment, auquel il cède la plume, pour décrire le déclin de la société française de cette fin du 19e siècle. Depuis la déchéance des royalistes ruinés, déchus et déçus par une République triomphante, aux bourgeois républicains dont le luxe tapageur masque la réalité d'une corruption étatique au plus haut niveau, en passant par les quartiers misérables et fangeux des bas-fonds parisiens et un clergé aux abois, impuissant à adoucir la misère humaine, "Paris" est une synthèse réussie des différentes études des quatre classes sociales de son époque, qu'il a déjà longuement scrutées à la loupe, précédemment, dans sa saga familiale des « Rougon-Macquart ».
Il s'agit là d'une étude sociétale approfondie et romancée qui témoigne d'un passé peu enviable et dans laquelle Zola expose, une nouvelle fois, ses questionnements légitimes et existentiels sur la nature humaine, avec ses bons et ses mauvais côtés. Qu'ils soient politiques, idéologiques, scientifiques, religieux ou psychologiques, le romancier aborde abruptement tous les thèmes qui secouent la société de son temps dont il fait une auto-critique sans aucune concession, comme il met un point d'honneur à exprimer dans chacun de ces romans aussi bien ses doutes que ses espoirs. Paris est donc son dernier roman révélateur d'une humanité déjà décadente dans cette fin de siècle. Puis, à l'instar de l'abbé Froment qui perd sa foi et retire définitivement sa soutane, Emile Zola en passeur de mémoire pose à son tour sa plume après avoir fait le bilan complet de sa conscience puis de l'avoir gravé dans le marbre de la littérature, dans le soulagement et la satisfaction du devoir accompli !