Dans cet ouvrage publié de manière posthume à partir de ses notes, Ernest Hemingway nous dévoile son Paris des années folles. C’est à partir de promenades dans les rues de la capitale qu’il nous livre sa jeunesse en tant qu’homme, en tant qu’écrivain et en tant que mari et père d’un enfant. Et comme il l'indique, il n'a pas hésité à glisser des éléments de fiction pour en dégager la vérité de cette période de sa vie.


Au début de ma lecture, je m'attendais à un hymne à la tolérance universelle de la vie, etc. Mais il s’avère que ce n’est pas aussi strictement lyrique et plus profond intérieurement que cela. À prendre pour soi, ce livre est avant tout personnel à Hemingway et donc n'est pas universel et en ça peut paraître décevant. Néanmoins, les aventures par le narrateur-auteur dans la capitale sont la plupart du temps des leçons de vie. Racontés dans des sortes de chroniques (ce qui apparenterait le livre à un recueil de nouvelles), la précarité parisienne du jeune Hemingway et de sa famille le rend plus fort et surtout lui apprend à s'attacher aux choses simples que Paris lui donne.
Il va aux courses de chevaux, et dans son café proche nommé La Closerie des lilas. Cet endroit est son lieu de travail tant il se concentre pour déverser toute son inspiration dans un carnet. Des conseils de lectures transparaissent également du livre : la littérature russe et surtout la littérature française.


Concernant l'inspiration, l'une des clés pour être un bon écrivain prospère mais aussi pour être humain, le narrateur américain nous livre ses moyens de la trouver et des règles à suivre pour ne pas gâcher son texte. La philosophie de « chaque chose en son temps » définit bien l’humeur du livre. Encore jeune, Hemingway nous apparaît comme un puit de sagesse malgré sa dévotion parfois profonde pour le vin. Certaines nouvelles supplémentaires sont intéressantes et permettent au narrateur d’évoquer des thèmes comme l’amour ou la fidélité.


Tenu comme un journal intime « fictionnalisé », il n’empêche que nous croisons sur les routes des personnalités tels que Francis Scott Fitzgerald, histoire dans laquelle son comportement et son rapport à Zelda nous sont dévoilés. De même, nous parcourons la fascination qu’a le narrateur envers ses proches comme Gertrude Stein - une autre personnalité -, mais aussi sa femme et son fils Mr Bumby.


Mais la matière principale reste bien sûr la ville Lumière. Parsemée d’éléments propres aux années folles comme si on était dans Minuit à Paris, la capitale est bien sûr le charme premier du livre.


Là ou je pensais que ce livre s’adresserait au plus grand nombre, le livre donne en réalité un message personnel sur vivre sa vie le plus simplement possible avec amour. Aussi belle soit la capitale, sa Beauté réside dans son éternel Esprit qu’elle nous inspire à tous. Ce monologue intérieur nous livre un hymne à la vraie vie parisienne écrit par un étranger néo-parisien amoureux des Lettres.



"[…] Quand je commençais un nouveau récit, et ne pouvais le mettre en train, je m’asseyais devant le feu et dressais la pelure d’une des petites oranges au-dessus de la flamme et contemplais son crépitement bleu. Ou bien je me levais et regardait les toits de Paris et pensais : « Ne t’en fais pas. Tu as toujours écris jusqu’à présent, et tu continueras. Ce qu’il faut c’est écrire une seule phrase vraie. Écris la phrase la plus vraie que tu connaisses." "


Irénée_B__Markovic
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le 11 sept. 2016

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Ikarovic

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