Elisabeth vogue sur un bateau vers une terre pas très étrangère. Elle l’avait tant de fois dessinée dans sa tête. Vers Haïti, île de naissance de Florette sa grand-mère maternelle.
Dans Passagères de nuit, Yanick Lahens déploie une fresque vibrante de figures féminines. De la Nouvelle-Orléans à Haïti, au fil du XIXᵉ siècle, elle tisse les voix de générations de femmes, passeuses d’histoires, gardiennes de beauté et de force. Porté par les silhouettes inoubliables de Florette, Elisabeth, Man Jo et Regina, le récit fait résonner la puissance d’un héritage : des femmes aux pouvoirs occultes, mais surtout habitées par une farouche résistance, une capacité inépuisable à aimer, à parler, à transmettre. En elles se logent les cicatrices de l’esclavage, la mémoire des oppressions, mais aussi l’élan des luttes et la persistance des espérances.