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Une merveille. J'pourrais épeler ce mot lettre par lettre, dans tous les sens, pendant des heures.

"Pendant qu'il te regarde, tu es la vierge Marie" m'a coûté vingt euros, mais comme c'est pour faire marcher la librairie du coin, j'ai pas fait la fine bouche.

C'est un recueil de courtes nouvelles, de trois à quatre pages. C'est frais. C'est vif. C'est coloré. C'est pétillant. Ça émeut, ça caresse. Une poésie fine, pure, volatile se distille dans l'air, quand on le lit. On regarde le ciel. On le regarde vraiment, j'veux dire, avec une sensibilité aiguisée par les mots.

La parole performative, celle qui a un pouvoir mystique, c'est "Pendant qu'il te regarde, tu es la vierge Marie". Parce que oui, oui, ça réveille une sensibilité toute douce, ça picote sous la peau, sous les yeux, ça fait sourire pour rien et pleurer pour très peu.

Une de ces nouvelles arrête le temps, d'un coup d'un seul.

J'suis pas douée pour donner des conseils de lecture, mais je me permettrais une recommandation : ne lisez pas tout d'un coup, comme un goinfre. Une par une. On lit, on ferme le livre, on ferme les yeux, on laisse les images réveillées par les mots enduire nos paupières. Et c'est là que c'est bon.