Player One
7.1
Player One

livre de Ernest Cline (2011)

Soyons clair et direct, la question n'est pas de savoir s'il faut lire Ready Player One (RPO), mais s'il faut attendre la traduction française. Sorti à la rentrée 2011 aux Etats-Unis, ce livre fait d'ores et déjà l'effet d'une bombe. Certains blogueurs et critiques célèbres vont jusqu'à parler de livre générationnel, aussi marquant que Dune ou le Neuromancien en leur temps.

De quoi ça parle ?
Dans quelques années, le monde n'ira pas mieux. C'est la crise, les amis. En revanche, toute une génération a sauté le pas pour quitter notre dure réalité et basculer dans OASIS, un jeu en réalité virtuelle massivement multi-joueurs. On y fait tout : on y travaille, on y vit, on y meurt.
Mais son créateur, le multimilliardaire James Halliday, décide qu'à sa mort, l'héritier de sa fortune et de son empire sera le gagnant d'une nouvelle et terrible quête.
Du coup, tout ce qui compte comme vrai joueur dans OASIS devient désormais un Gunter, un être obsédé par cette quête et qui consacre sa vie à espérer résoudre les énigmes qui jalonnent la quête. Vous l'avez compris, notre héros est l'un de ces Gunters et le livre raconte, à la première personne façon journal intime, son aventure.
Évidemment la quête est sérieuse, difficile et longue. Mais elle n'est rien comparée à la course contre la montre que les Gunters se livrent contre IOI, une terrifiante société multinationale qui investit tout son argent et son pouvoir, allant jusqu'à tricher et tuer, pour gagner la quête et s'attribuer la direction d'OASIS.
Pourquoi c'est bien ?
Parce que le livre, en bon techno-thriller, est mené tambour battant par l'auteur, Ernest Cline.
Mais aussi parce qu'il est bourré jusqu'à la gueule de références geeks. Et particulièrement, on retrouve de nombreuses références aux années 1980 sur lesquelles, comme beaucoup de geeks, le génial et extravagant défunt, James Halliday, a fait un blocage sentimental et a orienté sa quête.
De plus, et ce n'est pas négligeable, Ready Player One est simple et efficace. Ernest Cline a compris qu'un mot n'est là que parce qu'il est utile, donc il va droit à l'essentiel. Je suis pourtant souvent le premier à me plaindre du manque de descriptions dans un roman : mais est-ce que vous avez vraiment besoin qu'on vous explique ce qu'est un MMORPG ? un film de John Hugues ou de Spielberg ? un Gundam ? un Goonie ? une Delorean ? ou même une partie de Pacman ?
Les références, à part leur côté nostalgique jubilatoire, apportent des images fortes et évocatrices. Il est évident que si vous êtes sensibles aux débuts des jeux vidéo, au cinéma des années 1980 (des Goonies à Tron), vous ne devez pas résister à ce livre.

Et pourquoi pas le film ?
L'adaptation cinématographique semble logique et urgente. Mais les questions de droits des multiples références risquent de poser des problèmes rédhibitoires. Un conseil, avant de lire le livre, (re)voyez War Game et Blade Runner, faites une partie de n'importe quel jeu 8bits (c'était dur, hein ?), tout en écoutant INXS ou Eurythmics.
Richie
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 7 oct. 2011

Critique lue 2.3K fois

9 j'aime

1 commentaire

Richie

Écrit par

Critique lue 2.3K fois

9
1

D'autres avis sur Player One

Player One
DonPascualino
3

Le geeksplaining à son paroxysme

J'ai eu une relation d'amour-haine marquée avec ce bouquin et j'ai eu de la peine à me faire un avis tranché dessus. Autant, il peut proposer de rares moments forts qui m'ont scotché à ses pages,...

le 16 févr. 2017

13 j'aime

1

Player One
xbrossard
3

la honte d'être geek...

Après avoir fini de lire cet "oeuvre", j'ai bien du mal à savoir à qui ce livre s'adresse. Si l'on part du principe que le livre est à destination des enfants, alors pourquoi pas; après tout,...

le 7 déc. 2016

10 j'aime

4

Player One
Richie
9

De la graine de Culte

Soyons clair et direct, la question n'est pas de savoir s'il faut lire Ready Player One (RPO), mais s'il faut attendre la traduction française. Sorti à la rentrée 2011 aux Etats-Unis, ce livre fait...

le 7 oct. 2011

9 j'aime

1

Du même critique

L'Embrasement - Hunger Games, tome 2
Richie
2

Critique de L'Embrasement - Hunger Games, tome 2 par Richie

Attention, ce livre est terriblement mauvais. En fait, la différence est telle entre les deux premiers tomes d'Hunger Games, que c'est à se demander si Suzanne Collins avait vraiment prémédité un...

le 8 mai 2012

16 j'aime

7

Des milliards de tapis de cheveux
Richie
4

Tout ça pour ça...

J'ai lu ce livre pour deux raisons : il fait partie de la bibliothèque idéale du défunt Cafard Cosmique et son titre est terriblement intriguant. Malheureusement, je ne suis pas d'accord avec...

le 5 juin 2011

10 j'aime

3

Un bonheur insoutenable
Richie
8

Uni Merci

Ce roman est une excellente dystopie (l'inverse de l'utopie). Bien moins connu que 1984, Un bonheur insoutenable est pourtant tout aussi fort. C'est le genre de livre qui vous fait réfléchir...

le 22 déc. 2010

10 j'aime