Réflexions vite faites sur la perméabilité vidéoludique
Ce petit livre a les avantages et les inconvénients des domaines en pleine expansion et encore à la recherche de leur objet d'étude précis. Il y a du bon et du moins bon dans ce qui est proposé, mais l'objectif général est de mettre en évidence des dimensions discursives de la pratique vidéoludique : qu'est-ce que le jeu vidéo nous dit ? Sur le corps, la ville, notre développement d'interfaces, etc. ?
Les questions, si elles sont en effet bien trouvées et bien posées, ne sont pas traitées comme elles le méritent. Il s'agit certes d'actes de conférences ou colloque si j'ai bien compris, et se positionnent donc plutôt sur le plan de l'intervention en petit comité à des fins de communication. On ne doit donc pas en attendre la même chose que d'articles scientifiques confirmés. Cependant, en général, les choses ne vont pas très très loin. Il y a notamment un article sur l'évolution de la manette, stimulée par le design des jeux voire pas l'évolution de la technique, qui pose un regard passionnant sur ce phénomène : comment concevoir une manette permettant de déplacer des personnages dans des environnements 3D qui viennent d'être inventés ? Le parallèle à faire avec l'apparition de la perspective en art dans la renaissance du 14ième siècle serait fascinant à explorer, en termes d'interaction entre une technique et l'évolution des contenus et des médiums interface entre spectateurs et ceux-ci... mais l'auteur n'entre pas dans ce genre de considérations, et en reste à un niveau très descriptif. Certes, il n'avait probablement pas assez de place pour s'étendre, mais on reste sur sa faim.
C'est un peu la sensation générale du livre : il a le mérite d'exister et de donner des balises, mais on en retire au final pas beaucoup plus que la prise de connaissance desdites questions. C'est déjà pas mal et permet de mettre plusieurs choses en relation, et donc de ce point de vue ça se tient, mais il ne faut pas en attendre une vision construite des problème proposés, IMHO.
