Raymond E. Feist nous livre à la fois, dans le Prince de Sang, une aventure épique fantastique assez classique dans le genre mais également un récit terriblement efficace et prenant. Nous sommes plongés dans un univers presque ordinaire au roman épique médiéval-fantastique (ou "heroic fantasy") : de la magie, des royaumes qui s'affrontent, des guerriers, des sages, des duels et de grandes aventures épiques.... mais l'univers de Midkemia trouve son originalité dans les détails des us et coutumes de l'Empire de Kesh la Grande. L'auteur y mêle des traditions tantôt arabe tantôt noire-africaine, tantôt asiatique et nous livre une culture cosmopolite extraordinaire (loin de la culture très européenne proposée par le Royaume des Isles (l'autre grand royaume de Midkemia).

Le roman nous mène sur les pas des deux princes jumeaux, Borric et Elrand, qui (Héritiers du trône du Royaume des Isles) sont alors conviés au Jubilé de l'Empereur(e) de Kesh la Grande.

Le chemin est parsemé de malchance et les deux jeunes princes, qui se retrouvent séparés, mènent tous deux une quête initiatique bien différentes. Le Prince Borric passe par les aventures les plus misérables au possible (esclavage, emprisonnement, perte d'identité et de reconnaissance...) quand son frère, Erland, explore l'Empire de Kesh la Grande à la manière d'un anthropologue attentif et curieux qui fait l'expérience du luxe, de la volupté, de la luxure et jouit de toute l'attention offerte à un invité de Sang Royal.

Les deux princes se retrouvent rapidement plongés dans une intrigue politique qui dépasse leur entendement et dont les conséquences peuvent alors changer la face du monde.

Machination, conspiration, complot, manigance, coup d'état et trahison embarquent les princes et le lecteur dans une machine infernale dont les rouages bien graissés accélèrent dans un rythme frénétique. On ne peut plus lâcher le livre.

Ce rythme incessant ne cesse de croître et atteint son paroxysme dans les 100 dernières pages. L'action est à son apothéose et le lecteur halète. Les quelques dernières pages arrivent alors comme l'expiration finale d'une longue apnée et le souffle libératoire de toutes les tensions accumulées.

Le dénouement modeste et trop bref laisse quelque peu le lecteur sur sa faim qui attend, après tant d'efforts partagés avec les personnages, une explosion de grandiose... mais peut-être me suis-je laissé trop embarqué...
cgouache
8
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le 14 déc. 2010

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cgouache

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