Parti d’Australie pour une mission humanitaire, un avion survole le Pacifique avec à son bord de nombreux civils anglophones et scandinaves. Il y a là des bûcherons, des infirmières, des médecins, des ingénieurs et… un journaliste finlandais –notre narrateur. Mais de fortes turbulences entraînent un amerrissage forcé. L’avion s’écrase dans l’océan, tout près d’une île déserte et en apparence paradisiaque. Les survivants vont alors devoir s’organiser pour subvenir à leurs besoins. Bientôt une communauté autarcique se met en place avec ses chefs, ses conflits, sa division du travail et ses distilleries clandestines ! Malgré des conditions de vie très primaires, il souffle un vent de liberté et de camaraderie sur cette île. Dès lors, les naufragés auront-ils encore envie d’être sauvés pour retourner à la civilisation ?
Ceux qui apprécient l’humour déjanté de Paasilinna seront surpris du ton un peu plus sérieux de ce roman. On y retrouve bien sûr la fantaisie propre à l’auteur et les scènes comiques n’en sont pas totalement absentes. Mais c’est avant tout un roman d’aventures qui respecte un schéma narratif classique. Les scènes d’action – crash de l’avion, errance sur la plage et dans la jungle, bombardement…- sont nombreuses et passionnantes. Et puis comme toujours Paasilinna nous invite à réfléchir sur la société moderne qui aliène les individus. Qu’ils trouvent refuge au fin fond de la Laponie ou dans une île tropicale, ses personnages ne peuvent s’épanouir qu’en se détournant de la civilisation.