Il y a des auteurs comme ça, ceux qui vous transportent. Ceux dont on comprend chaque mot. Comme si chaque histoire était écrite pour vous. Sorj Chalandon en fait partie. Peut être que ce ressentie est seulement lié à une phase de ma vie, mais j’aime à croire que j’ai découvert un auteur « coup de cœur ».
Lors de son récit, « le quatrième mur », j’avais découvert un homme passionné, qui n’avait pas peur d’écrire la réalité, d’aller au fond des choses. Avec les romans sur l’IRA, j’ai découvert un homme d’investigation et un conteur d’histoire.
Aujourd’hui je viens de réaliser, surement un peu tard, que Sorj Chalandon est avant tout un écrivain, et chaque histoire me fait vivre une nouvelle vie.
Ici, on suit le récit d’Emile. Aujourd’hui il enterre son père, un père adoré et craint mais au fond, le connaissait il vraiment ? Il va se remémorer sa vie, son enfance avec ce père qui gouvernait sa vie, celle de sa mère et celle de toute la maisonnée.
Mais ce père demeure une énigme et un modèle en même temps. Est-ce que c’était un espion, un parachutiste, un footballeur professionnel ou tout ça à la fois ? C’était un homme qui vivait dans ses histoires et de ses histoires, mais où s’arrête le jeu, le rêve, la parano et où revenons-nous au monde réel ?
Ce roman sur l’enfance, est un bel exemple de la construction de l’enfant à travers les choix de ses parents. C’est aussi un roman sur l’apprentissage, évoluer et grandir à n’importe quel prix. Ce garçon va jouer avec son père pour lui faire plaisir et pour le garder au prêt de lui, mais pour quel résultat ?
Emile est perdu, il ne comprend pas son père, ce père qu’il va aimer, craindre puis fuir à tout prix pour pouvoir se reconstruire.