Un braconnier sachant braconner sans son chien est un bon braconnier !

Première fois que je fais connaissance avec une œuvre signée Maurice Genevoix. Il était tout à fait logique que je débute par son livre le plus célèbre, Prix Goncourt 1925, le nommé Raboliot.


Pierre Fouques, plus connu sous son surnom Raboliot, est un de ceux de 14, un mari, père de 3. En résumé, une existence qui serait sans histoires au fin fond de la Sologne, si le sus-surnommé Raboliot n'avait pas le braconnage dans le sang. Futé, connaissant les bois comme sa poche, il a toujours réussi à échapper aux autorités. Mais un gendarme du doux nom de Bourrel en a décidé autrement. La raison du plaisir de braconner va laisser la place à celle de la rébellion. Cela ira très loin, trop loin...


La première chose que l'on peut dire c'est que l'auteur a un vocabulaire pour le moins d'une très grande richesse. Il décrit chaque fourré, chaque arbuste, chaque arbre, chaque chemin, chaque gibier, chaque poisson de Sologne avec moult détails et moult mots différents. Il est érudit, il est inventif, il invente même, il est argotique. J'aurais été tenté d'aller constamment mettre mon nez dans un dictionnaire si mon édition Livre de poche années 80 n'avait pas eu la bonne idée de mettre quelques définitions en bas des pages.


On sent le monsieur passionné par la nature, et c'est tant mieux car c'est un des principaux personnages du livre (la nature, pas le monsieur !). Bon après, on croule sous les descriptions dans la première moitié du livre et ça met un bon bout temps à démarrer. Ensuite, on s'aperçoit que l'auteur était en train de délicatement planter les graines d'une intrigue qui va s'intensifier implacablement au fur et à mesure qu'elle avance.


Ce qui fait que quand on finit la toute dernière page du livre, on n'a pas l'impression d'avoir lu une œuvre littéraire majeure, mais plutôt un style florissant, fertile, loin d'être dénué de puissance. Des caractéristiques suffisamment intéressantes et intrigantes pour que je creuse un peu plus profond chez Genevoix.

Plume231
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le 8 avr. 2019

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Plume231

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