Grand bien m'a pris, un de ces après-midi pluvieux à arpenter les allées de la FNAC, de m'attarder sur ce livre, et quel livre mes amis.
Aussitôt acheté, pas aussitôt lu, le regardant de temps en temps comme à chaque fois que j'achète un auteur inconnu, me voyant déjà en proie à une prise de risque inconsidérée: et si c'était nul ?
Deux mois passent, je l'ouvre. Deux, quatre, dix, trente pages plus tard, y a pas, c'est vraiment un coup de coeur.
Une écriture comme on en trouve peu, directe et bien menée, pour nous raconter comment Jeff, mourant d'une crise cardiaque durant son bel âge, lors d'une vie emplie de regrets et de non-dits, se réveille à 18 ans, dans une autre vie. Son ancienne vie.
Et de là, débute ce que nous souhaiterions tous pouvoir faire, revivre une partie de nos vies, en corriger certains traits et pouvoir donner une nouvelle direction à celles-ci, tout en sachant à l'avance ce qui se produira.
Pendant toute la durée du livre, le protagoniste principal meurt à la même date, au même âge, et se voit recommencer tout à zéro, mais plus au même point zéro, les replays raccourcissent, les implications sur la vie à laquelle il redébute sa vie sont différentes (situations de départ différentes, petite-amie du moment différente...).
De façon virtuose, l'auteur arrive à nous dépeindre l'Amérique - et même le Paris - d'une certaine époque, l'amour que peuvent se vouer deux personnes et nous permet, sans morale aucune, de nous interroger sur le sens de la vie.
Un livre avec un supplément d'âme comme celui-là doit être dévoré. A un point que je m'en veux de l'avoir regardé en chien de faïence pendant deux mois avant de daigner l'ouvrir.