50/50.

Je clôture ma relecture de la saga Twilight avec ce dernier tome, extrêmement inégal dans son déroulé.

Il y a en vérité une bonne moitié du livre à jeter. Le terme est un peu fort, mais pourtant bien réaliste. On commence tranquillement avec le mariage tant attendu de nos tourtereaux, qui sans surprendre, balancera un côté fleur bleu à la limite de l'indigestion. Néanmoins, le bat ne blesse pas encore, parce que qui critiquerait sincèrement Twilight sur sa mièvrerie?
Et au final, la période "lune de miel" revêt ici un aspect que j'ai retrouvé dans mes cours de médecine. Si on prend par exemple le diabète de type 1, la période lune de miel correspond à cette phase de début de traitement où soudainement, la situation s'améliore et les besoins en insuline diminuent. Mais c'est piégeux, au sens où cela ne dure pas, et cette apparente amélioration finit toujours. Eh bien là, c'est ce type de lune de miel qu'on retrouve. Tout est cool, ça va même jusqu'aux relations sexuelles (smiley outré), c'est bon, les oiseaux gazouillent. Mais très vite ça part en couille parce que notre chère et tendre Bella... Tombe enceinte! Comme quoi, tant qu'on parle de médecine, serait-il utile de préciser que la contraception est toujours la règle, même avec un incube?

Et on attaque la deuxième partie du livre, qui pour la première fois depuis le début de la saga, n'est pas narrée par Bella, mais par cette bonne vieille chaussette de Jacob! Le pauvre garçon, après s'être pris une dizaine de râteaux puissance mille en pleine poire, voilà qu'il va se foutre la meute à dos pour protéger sa bellebella, en la regardant en plus pousser un ventre en témoignage de l'amour charnel qu'elle partage avec son pire ennemi. Mais loin de tomber finalement dans un absurde qui nuirait à la situation, c'est bien la meilleure partie du livre. On a presque l'impression d'une tension dramatique, les scènes avec Rosalie sont marrantes et tout et tout.

Je ne vais pas plus spoiler, mais tout ce qui suit (soit la deuxième moitié du roman) pue sérieusement. On tombe dans un patho fort désagréable, on a une sorte de "montée en pression" qui ne tient pas la route une seconde et se finit en un twist détestable, brisant la promesse d'action qu'on nous teasait depuis 400 pages. Et même, franchement, c'est vraiment pas bon. Mais disons que les changements opérés sur Bella promettaient d'être nul avant d'en arriver là (les héroïnes type Bella ne sont pas faites pour ce... type de changement, qui à chaque fois sont nullissimes).

Alors voilà, on ne va pas s'éterniser là-dessus. Twilight, c'est une saga assez inoffensive. Ce n'est certainement pas de la "bonne" lecture, mais probablement un des trucs qui s'est le mieux fait en bit-litt. Parce que même si des puristes (et oui, c'est toujours aussi désagréable d'imaginer des puristes de bit-litt) pourraient toujours sortir des romans antérieurs ou meilleurs, c'est clairement la saga qui aura eu le plus d'impact dans le domaine. Et ça se comprend: Bella ne démérite pas son titre d'héroïne de Bit-litt, avec tous les défauts qui la composent. Elle est attachante, et fut à l'origine de toutes les autres (les "Bella-Like"). Sa romance avec Edward est très souvent niaise, mais jamais suffisamment pour casser l'adhésion du lecteur. Et l'intrigue n'est franchement pas si mal, si on se contente, je le répète, de juger Twilight à l'aune de ses ambitions.