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L'idée de départ est bonne, dans l'ère du temps, avec quelques touches politiques sur les inégalités générationnelles.

Pour mettre en scène cette bonne intuition, l'auteur invente deux procédés : la narration est organisée en un décompte de jours, compte à rebours qui annonce la destruction programmée par les adultes du bastion des jeunes, la rive gauche de Paris. Cette narration dé-chronologique est répartie entre deux narrateurs, deux jeunes snipers, Immortel et Silence qui se livrent à une compétition pour savoir qui est le meilleur soldat de l'armée des jeunes.

Et c'est là où le livre commence à manquer de cohérence et d'intérêt. L'histoire d'amour de l'Immortel est peu crédible et surtout manque de temps de pause et de mystère. Le personnage dit tout ce qu'il pense, il nous explique tout, ce qui personnellement m'intéresse autant qu'une notice d'appareil photo. Silence est un peu plus énigmatique mais elle ne passionne pas non plus, se jugeant trop supérieure pour se mêler à nous.

Hormis la décomposition interne du mouvement de rébellion qui est le moment le plus ambitieux intellectuellement parlant, mais qui aurait été franchement plus ambitieux si l'auteur n'avait pas inventé une infiltration des vieux dans l'Armée pour justifier l'échec de la révolte, le reste du livre, surtout la fin, est assez décevant. Le personnage de Narcisse manque de profondeur et semble même incohérent (mais peut-être est-ce une manière détournée de nous montrer l'absurdité de cette révolte) tandis que la longue fuite de Silence m'a laissé froid.

Deux défauts selon moi à noter : l'obsession pour les armes des snipers, qui, si elle parait justifiée par la guerre, ne ramène qu'à l'esthétique d'un jeu vidéo genre Call of Duty. Ainsi que l'écriture à la première personne au présent des pensées d'un personnage qui meurt à la fin du livre (ou qui oublie tout).

Un livre intéressant qui aurait mérité d'être plus ambitieux dans son écriture et dans ses personnages.

PS: Paris n'est qu'un décor en carton pâte dans le livre. J'aurais aimé pouvoir y reconnaître - via des souvenirs peut-être - des endroits habités.
Ikkikuma
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le 30 juil. 2014

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