Pas besoin de l'imaginer ce monde, Isabelle Alonso l'a fait pour nous et c'est plutôt réussi !
Elle pousse un peu le vice parfois, grossi le trait mais le tout avec assez d'humour qu'on n'y voit pas les crocs d'une chienne de garde.

Ce roman nous parle d'inégalité principalement au travers des normes qu'on trouve dans nos sociétés qui sans qu'on s'en rendent compte font ces inégalités, mais il nous parle aussi de la jeunesse et de ses aspirations, de rébellion, de la vie de couple et de la solidarité au sein d'un même sexe que ce soit fraternité ou sororité.

Alonso s'amuse donc, en inversant les rôles, à rendre perceptible ces petits riens qui ne choquent plus personne et qui sont la norme en commençant par le neutre masculin : je peux vous dire qu'en début de roman lire, je cite, "elle fait beau" c'est assez étrange. A dire vrai même une fois en fin de lecture je ne m'y étais pas habituée !

Pour autant Alonso ne fait pas l'éloge de la femme, elle est même loin d'être tendre et sa société gynocentrée fait souvent froid dans le dos.
Et c'est ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman au final, il prône l'équilibre en démontrant que lorsque qu'un sexe quel qu'il soit prend le pas sur l'autre ça n'a pas de sens.
Au point même que bien souvent on plaint les hommes de ce monde inversé, Alonso prend plaisir à choquer ses lectrices sans aucun doute en abordant les violences sexuelles et autres maltraitances que subit le sexe dominé.

Alors on sourit souvent, devant la stupidité de certains clichés et inégalités, à imaginer aussi ces hommes considérés comme trop occupés à s'envoyer la baballe sur des terrains de foot pour s'intéresser à la politique !
Mais il faut reconnaître que si le concept, l'humour et le message sont présents la trame reste assez convenue. On ne lit pas ce livre pour sa romance que ce soit clair... Une fois le monde détaillé et passé cette découverte, le soufflé retombe un peu, l'intrigue peine un peu par moment. C'est bien écrit et c'est qui sauve Alonso.

Je suis amusée à lire ce roman, l'idée de ce monde de domination féminine sans être dans l'extrême féministe se révèle finalement assez saine pour ce qu'elle démontre et pousse à la réflexion.
La trame n'en fait pas un roman très original, on tourne un peu en rond à certains moments une fois le concept bien intégré et l'univers extrapolé mais la forme vaut clairement le détour. Pour ma part j'ai vraiment apprécié
Plume
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le 31 janv. 2013

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